Monaco-Matin

Peuvent-ils « changer le monde » ?

Le joueur de Manchester United, l’Espagnol Juan Mata, a décidé de reverser 1% de son salaire à une ONG et invite ses collègues footballeu­rs à le suivre dans sa démarche

- G. A. gaubertin@nicematin.fr

Àl’heure où les transferts de la planète foot n’en finissent plus d’affoler les compteurs, un joueur semble ne pas avoir perdu complèteme­nt le sens de certaines réalités. Juan Mata, l’Espagnol de Manchester United a en effet décidé de reverser 1 % de son salaire à l’associatio­n Common Goal, qui soutient les projets visant à développer le ballon rond un peu partout sur la planète. Un pourcentag­e certes dérisoire qui pourrait pourtant « changer le

monde », comme l’explique le Mancunien dans une longue et émouvante tribune publiée sur Internet.

Un déclic venu de loin

Concrèteme­nt, les comptes sont vite faits. Dans la mesure où l’ancien joueur de Chelsea palpe quelque huit millions d’euros par an, la somme reversée à ces associatio­ns en fin d’année s’élèverait ainsi à 80 000 euros. De quoi acheter quelques ballons et chasubles à des milliers d’enfants qui n’en ont pas les moyens. Et puisque le milieu de terrain a l’habitude de la jouer « collectif », il invite donc ses camarades footballeu­rs à l’imiter dans son élan de générosité. Pour Mata, le déclic a eu lieu en 2012 lors de la finale de la Ligue des Champions qui opposait son équipe de Chelsea au Bayern Munich. « Alors que nous étions en train de célébrer la victoire,

raconte-t-il, j’ai regardé mes coéquipier­s autour de moi et j’ai vu la beauté du football. Un gardien tchèque, un défenseur serbe, un autre du Brésil. Des milieux du Ghana, du Nigeria, du Portugal, d’Espagne, d’Angleterre. Et bien sûr, un incroyable buteur de Côte d’Ivoire (Didier Drogba, Ndlr). Nous venions tous d’endroits différents dans le monde, nous parlions différente­s langues. Certains avaient grandi en temps de guerre, d’autres dans la pauvreté. Mais nous étions tous là, ensemble en Allemagne, champions d’Europe. La façon dont nous étions arrivés chacun de différents endroits du monde pour travailler ensemble à un but commun était plus significat­if que le trophée. Pour moi, c’est une chose qui peut changer le monde pour le rendre meilleur. »

« Un petit geste qui peut changer le monde »

Mais c’est au retour d’un voyage en Inde, il y a un

mois, que l’internatio­nal espagnol s’est enfin lancé « afin que les gamins puissent avoir la même chance »

que lui. Et voilà comment depuis le 4 août, il reverse 1 % de son salaire à Common Goal.

C’est une associatio­n «qui soutient les organismes de bienfaisan­ce du football dans le monde entier. C’est un petit geste qui, s’il est partagé, peut changer le monde. »

 ?? (Photos Max Cooke et EPA/MaxPPP) ?? Lors d’un voyage en Inde, le mois dernier, Juan Mata a été frappé par « l’extrême pauvreté » dans laquelle vivent certains enfants.
(Photos Max Cooke et EPA/MaxPPP) Lors d’un voyage en Inde, le mois dernier, Juan Mata a été frappé par « l’extrême pauvreté » dans laquelle vivent certains enfants.

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