La baignade est toujours interdite
Pour l’Agence régionale de santé (ARS), les analyses réalisées hier ne permettent pas d’autoriser la baignade à Menton et Roquebrune. Une association locale envisage de porter plainte contre Veolia
Les touristes flânent encore dans la cité mentonnaise et la journée d’août s’annonce radieuse. Oui, mais… Sur la plage des Sablettes, les transats acidulés – aux couleurs de l’été – restent étonnamment vides (lire cidessous). Sur les galets, tout est dépeuplé. Comme la veille. Depuis jeudi, un arrêté a été pris par la ville de Menton afin d’interdire la baignade sur toute la commune, de la plage d’Hawaï à celle du Borrigo. Une mesure étendue à Roquebrune-Cap-Martin, mais pour les seules plages de Carnolès. Quant aux activités nautiques, elles sont également proscrites. À tel point que de nombreux bateaux qui mouillent traditionnellement entre Menton et Roquebrune se sont déplacés côté italien. Pour pouvoir profiter pleinement des joies de la mer. L’interdiction de baignade a été prise à la suite d’un incident survenu, dans la nuit de mercredi à jeudi, à la station d’épuration de Menton. Il aurait occasionné un déversement d’eaux usées en mer, nécessitant une action des autorités pour assurer la sécurité publique.
Résultats définitifs aujourd’hui
Hier, la mairie était en attente de résultats partiels pour détecter la présence de bactéries, et espérait pouvoir rouvrir rapidement les plages. Cependant, en milieu de journée, le drapeau rouge flottait toujours… « Les prélèvements sont bons mais incomplets. C’est pourquoi il convient d’attendre les résultats définitifs avant de prendre une décision », annonce l’Agence régionale de santé (ARS). Les analyses complètes seront connues aujourd’hui. Selon le verdict, la baignade devrait donc être autorisée – ou non – dans la foulée. Alors que la mairie parle d’une situation « inédite », l’Association des usagers du port de Menton Garavan (AUPPMG) envisage de porter plainte contre Veolia, dès lundi, pour dénoncer des dérives environnementales. La défense du littoral mentonnais faisant partie des missions de la structure. « On demandera le maximum pour que Veolia sente bien qu’on en a marre. Il n’est pas normal que de telles infrastructures ne fonctionnent pas normalement alors que l’on paye très cher l’assainissement et que l’on sait que l’été, la population double », argue-t-on à la direction de l’association. Un avis partagé par un habitant, habitué de la baignade : « Est-ce normal qu’un tel incident arrive sur une station balnéaire? Moi, personnellement, je trouve cela inadmissible. » Du côté de la mairie de Menton, on rappelle que « le risque zéro n’existe pas. De plus, l’incident est dû à des éléments extérieurs à la station d’épuration. » Alors que les rumeurs évoquent une erreur de manipulation, la communication de Veolia Eau Méditerranée dément. « Ce n’est pas du tout ce qu’il se dit en interne. L’alarme du déversoir d’orage a été déclenchée dans la nuit. Nous sommes intervenus au plus vite et avons vu qu’un bouchon était à l’origine du problème. » Un « accident» désormais résolu, selon l’entreprise. Veolia attendra par ailleurs que l’action en justice soit officiellement intentée pour réagir. De son côté, l’association Aspona n’envisage pas de porter plainte mais précise qu’elle avait déjà averti l’ARS sur la qualité de l’eau, il y a dix jours. «Il y avait beaucoup d’algues et la mer avait une couleur inquiétante. Suffisamment pour que nous donnions l’alerte. » L’ARS confirme être régulièrement sollicitée par les associations environnementales et tempère cependant : « L’eau en Paca reste de très bonne qualité 1.Association pour la sauvegarde de la nature et des sites de Roquebrune-Cap-Martin, Menton et environs. Des relevés sont disponibles sur le site Internet : www.sante.gouv.fr.