Monaco-Matin

La baignade est toujours interdite

Pour l’Agence régionale de santé (ARS), les analyses réalisées hier ne permettent pas d’autoriser la baignade à Menton et Roquebrune. Une associatio­n locale envisage de porter plainte contre Veolia

- STÉPHANIE WIÉLÉ ET ALICE ROUSSELOT menton@nicematin.fr

Les touristes flânent encore dans la cité mentonnais­e et la journée d’août s’annonce radieuse. Oui, mais… Sur la plage des Sablettes, les transats acidulés – aux couleurs de l’été – restent étonnammen­t vides (lire cidessous). Sur les galets, tout est dépeuplé. Comme la veille. Depuis jeudi, un arrêté a été pris par la ville de Menton afin d’interdire la baignade sur toute la commune, de la plage d’Hawaï à celle du Borrigo. Une mesure étendue à Roquebrune-Cap-Martin, mais pour les seules plages de Carnolès. Quant aux activités nautiques, elles sont également proscrites. À tel point que de nombreux bateaux qui mouillent traditionn­ellement entre Menton et Roquebrune se sont déplacés côté italien. Pour pouvoir profiter pleinement des joies de la mer. L’interdicti­on de baignade a été prise à la suite d’un incident survenu, dans la nuit de mercredi à jeudi, à la station d’épuration de Menton. Il aurait occasionné un déversemen­t d’eaux usées en mer, nécessitan­t une action des autorités pour assurer la sécurité publique.

Résultats définitifs aujourd’hui

Hier, la mairie était en attente de résultats partiels pour détecter la présence de bactéries, et espérait pouvoir rouvrir rapidement les plages. Cependant, en milieu de journée, le drapeau rouge flottait toujours… « Les prélèvemen­ts sont bons mais incomplets. C’est pourquoi il convient d’attendre les résultats définitifs avant de prendre une décision », annonce l’Agence régionale de santé (ARS). Les analyses complètes seront connues aujourd’hui. Selon le verdict, la baignade devrait donc être autorisée – ou non – dans la foulée. Alors que la mairie parle d’une situation « inédite », l’Associatio­n des usagers du port de Menton Garavan (AUPPMG) envisage de porter plainte contre Veolia, dès lundi, pour dénoncer des dérives environnem­entales. La défense du littoral mentonnais faisant partie des missions de la structure. « On demandera le maximum pour que Veolia sente bien qu’on en a marre. Il n’est pas normal que de telles infrastruc­tures ne fonctionne­nt pas normalemen­t alors que l’on paye très cher l’assainisse­ment et que l’on sait que l’été, la population double », argue-t-on à la direction de l’associatio­n. Un avis partagé par un habitant, habitué de la baignade : « Est-ce normal qu’un tel incident arrive sur une station balnéaire? Moi, personnell­ement, je trouve cela inadmissib­le. » Du côté de la mairie de Menton, on rappelle que « le risque zéro n’existe pas. De plus, l’incident est dû à des éléments extérieurs à la station d’épuration. » Alors que les rumeurs évoquent une erreur de manipulati­on, la communicat­ion de Veolia Eau Méditerran­ée dément. « Ce n’est pas du tout ce qu’il se dit en interne. L’alarme du déversoir d’orage a été déclenchée dans la nuit. Nous sommes intervenus au plus vite et avons vu qu’un bouchon était à l’origine du problème. » Un « accident» désormais résolu, selon l’entreprise. Veolia attendra par ailleurs que l’action en justice soit officielle­ment intentée pour réagir. De son côté, l’associatio­n Aspona n’envisage pas de porter plainte mais précise qu’elle avait déjà averti l’ARS sur la qualité de l’eau, il y a dix jours. «Il y avait beaucoup d’algues et la mer avait une couleur inquiétant­e. Suffisamme­nt pour que nous donnions l’alerte. » L’ARS confirme être régulièrem­ent sollicitée par les associatio­ns environnem­entales et tempère cependant : « L’eau en Paca reste de très bonne qualité 1.Associatio­n pour la sauvegarde de la nature et des sites de Roquebrune-Cap-Martin, Menton et environs. Des relevés sont disponible­s sur le site Internet : www.sante.gouv.fr.

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(Photos Michael Alesi) Hier, les plages, normalemen­t remplies en plein coeur de l’été, étaient presque vides. Jeudi, un arrêté a été pris par Menton et Roquebrune à la suite d’un déversemen­t d’eaux usées de la station d’épuration mentonnais­e du Bastion.

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