Assassinat : la mère du défunt en détresse
Marlène D., 35 ans, a été mise en examen cet été pour l’assassinat à Cannes de son ex-compagnon, Thibault Fenu. La mère du défunt espère que la police retrouvera le corps son fils
Mon fils est tombé dans un véritable guet-apens. Un piège. Ce n’est pas une femme, c’est un monstre ! » Le désespoir de ne plus revoir son fils Thibault a laissé place à la colère. Marguerite, gardienne d’école à la retraite, aujourd’hui retirée dans l’Hérault, en veut à Marlène D., 35 ans, cette femme fatale qui a piégé son fils fou amoureux. Elle en veut aussi à la police qui, selon elle, n’a pas pris au sérieux les menaces qui pesaient sur Thibault dès 2014. Neuf plaintes ont été déposées, notamment après une agression qui lui avait valu quatre jours d’hôpital. L’annonce, en juillet, de la mise en examen de Marlène pour assassinat, n’a pas surpris Marguerite.
Un plan machiavélique
Depuis la disparition inquiétante de son fils, le 22 octobre 2015, la retraitée savait que la mystérieuse Marlène D. était la dernière personne à avoir vu Thibault vivant. « Je lui avais dit qu’elle était dangereuse. C’était une femme qui me paraissait instable, qui racontait des balivernes. Il m’avait écoutée puisqu’il avait quitté Cannes
pour retourner à Paris. Mais elle l’a relancé, elle est allée le chercher. » Le 22 octobre, Thibault envoie un texto à sa mère : « Je suis chez elle à Cannes. Je te donne son adresse au cas où. Elle n’a pas voulu que je reste à la fenêtre, elle a
fermé les rideaux ». «Je ne comprenais pas, confie, en sanglots, Marguerite. J’ai tenté de le rappeler de 21 heures à 21 h 30. Je tombais sur sa messagerie. Ils étaient en train de le tuer. » Alors que leur liaison passionnelle était en principe terminée, Marlène a pris le train pour ramener Thibault à Cannes. Elle aurait insisté pour que Thibault aille embrasser son fils une dernière fois avant de l’accompagner dans le sud. Pour Marguerite, un plan machiavélique a été élaboré. Placée mi-juillet en garde à vue dans les locaux de la brigade criminelle de la PJ de Nice, la belle et vénéneuse Marlène craque et avoue que son fiancé de l’époque, Semaan, 18 ans, a étranglé Thibault Fenu. Le couple serait allé se débarrasser du corps dans le secteur de Mons, dans le Var. Semaan ne pourra ni infirmer ni confirmer la version de Marlène. En mars 2016, il a été retrouvé pendu à un arbre dans le secteur de Mougins. Un suicide, selon les constatations des gendarmes. Dans un message d’adieu, il précise : « Je ne suis pas un meurtrier ».
« Elle était toute pimpante »
Sans nouvelles de son fils, Marguerite décide très vite de se rendre chez Marlène qui occupe un studio au Cannet. « Elle était toute pimpante, maquillée, pas du tout déstabilisée, sans remords, se souvient Marguerite. Elle m’a expliqué avec un sangfroid incroyable, qu’ils avaient passé la nuit ensemble et que Thibault était reparti vers 8 h 30 le matin du 23. » L’enquête policière démontre que Marlène ment. Et Marlène mentait souvent, y compris à Thibault. Était-ce sa manière d’éconduire cet amant si collant qu’il en était devenu insupportable ? A-t-il pu penser que les absences inexpliquées de sa compagne masquaient une double vie nocturne ? « Je ne sais pas si elle se prostituait mais en tout cas, plusieurs hommes de son entourage ont menacé Thibault pour qu’il cesse de la fréquenter », insiste Marguerite. Thibault aurait-il payé de sa vie le fait de vouloir sauver Marlène, prise dans les griffes de dangereux proxénètes ? Une hypothèse à laquelle les enquêteurs ne croient pas, même si les investigations, sous la direction d’un juge d’instruction de Grasse, sont loin d’être terminées. La PJ concentre actuellement ses efforts sur la recherche du corps. Seule une autopsie permettrait de confirmer les circonstances du décès décrites par Marlène D. Marguerite, elle, est persuadée que Semaan n’a pu tuer seul Thibault et ensuite le transporter : « Mon fils était costaud et mesurait 1,85 m. J’espère qu’on va le retrouver pour qu’il repose près de nous. Et que tous les coupables seront identifiés et punis. »