« Nous cherchons l’homme qui a sauvé notre père »
Mercredi soir, un jeune homme a porté secours à un sexagénaire mal en point à RoquebruneCap-Martin. Ses trois filles se sont mises à sa recherche afin de lui témoigner leur reconnaissance
Elles comptent sur la magie des réseaux sociaux. Sur ce buzz, parfois si destructeur, qui pourrait ici s’avérer salvateur. Par une publication laconique sur Facebook, trois soeurs lancent une bouteille à la mer. Pour retrouver un jeune homme. Pas n’importe lequel. Leur héros. Celui qui a, peut-être, sauvé leur père d’une mort imminente à Roquebrune-CapMartin.
« Son coeur fonctionne à % »
Flashback. Il est 23 h, ce mercredi. Jean-François Ohnimus se prélasse dans son canapé devant la télévision. L’homme de 67 ans, qui vit seul depuis le décès de son épouse, se lève pour aller prendre la douche du soir. C’est le voile blanc. Il fait un malaise, tout en restant conscient, et heurte lourdement le sol. « Mes jambes ne me portaient plus», dira-t-il après coup à ses filles. L’homme ne peut plus bouger. Il vient de se fracturer le col du fémur et l’épaule gauche. « Mon père est fragile du coeur. Son organe ne fonctionne qu’à 20 %, témoigne l’aînée de la fratrie, Sophie. Il a subi par le passé un triple pontage et a un défibrillateur interne. Une sorte de pile qui fait redémarrer le coeur si celui-ci s’arrête. Ça l’a sauvé à deux reprises ! » Impossible pour Jean-François Ohnimus d’attraper son téléphone pour prévenir les secours. Alors, il crie de toutes ses forces. À pleins poumons. Par chance, la baie vitrée est entrouverte. Un homme entend les appels à l’aide en provenance de cet appartement du premier étage de la résidence L’Orangerie. Il n’hésite pas une seule seconde et joue les cascadeurs pour se hisser jusqu’au balcon du malheureux. À plus de deux mètres de hauteur. « Le jeune homme lui a dit “Je ne vous touche pas, j’appelle les secours” », témoigne Sophie. Elle dégaine alors son smartphone. « Moi, il m’a appelé à 23 h 17 précisément. Quand je suis arrivé, il y avait plein de monde dans l’appartement. » Dont le fameux sauveur.
« Il n’a pas fait ça pour la gloire »
« J’étais omnibulée par mon père. Je n’ai pas trop calculé ce qu’il y avait autour, concède-t-elle, presque fâchée contre elle-même. Le temps que je lève le nez, il était parti. Humblement, comme il était arrivé. Il n’a pas fait ça pour la gloire. » Une fois la frayeur passée et leur père opéré à Pasteur à Nice, les trois soeurs se sont mises à la recherche de ce jeune homme. Pour le remercier de son civisme, de son héroïsme. Tout naturellement. « S’il n’avait pas réagi, qui sait ce qu’il serait advenu… De nos jours, ce genre d’actes est tellement rare. Il aurait très bien pu faire la sourde oreille et passer son chemin. Mais non, il a fait preuve de courage et d’altruisme », insiste-t-elle, avec une infinie reconnaissance. Avant de passer à la description du sauveur : « Il est brun aux cheveux courts,de type méditerranéen. Il portait un short et tshirt noir. » Le message est passé. Si le sauveur en question se reconnaît, il est invité à nous contacter par mail à menton@nicematin.fr ou à nous laisser un message privé sur notre page Facebook « Nice-Matin Menton ».