ENDURANCE - EUROPEAN LE MANS SERIES (AUJOURD’HUI ET DEMAIN) Balle de break au Castellet
À l’heure d’entamer la seconde demi-saison en terre varoise, quatre petits points séparent les deux meilleurs équipages engagés dans la course au titre continental 2017. Attention au virage !
Au crépuscule d’un mois d’août traversé en mode sourdine, avec les cyclistes de l’Événement Vélo et les joggers de la Sunset Run, le circuit Paul-Ricard remonte le son. Contact ! Moteur ! Place ce week-end à la quatrième étape de l’European Le Mans Series 2017. Après Silverstone, Monza et le Red Bull Ring, avant le toboggan de Spa-Francorchamps et la finale lusitanienne programmée dans moins de deux mois à Portimao (21-22 octobre), c’est ici et nulle part ailleurs, comme d’habitude, que les prototypes et GT de la tournée continentale donnent le coup d’envoi de la seconde mi-temps.
Avantage Oreca
Puisque l’ELMS, dans le sillage du championnat du monde d’endurance (WEC), a choisi d’accomplir sa répétition générale à Monza plutôt qu’au Castellet, en début de saison, voici enfin venue l’heure de voir à l’oeuvre ces nouvelles LMP2 plus puissante d’une centaine de chevaux. « Il s’agit vraiment d’une évolution bienvenue », apprécie Nicolas Minassian, l’ancien pilote Peugeot remplaçant ce week-end à domicile le Japonais Ryo Hirakawa au volant de la Oreca 07 de l’alliance russo-américaine GDrive Racing-Dragon Speed installée au sommet de la hiérarchie provisoire (voir nos éditions du 22 août). « Le moteur Gibson (un V8 4,2 litres de 600 chevaux, ndlr) qui propulse désormais toutes les P2 s’avère très plaisant à exploiter. Il est adapté au niveau de grip offert par les châssis actuels. Auparavant, quelque part, les sensations en piste me faisaient penser à la F3. On manquait un peu de punch. Maintenant, ce sont des avions ! De quoi mieux gérer le trafic des GT, les dépassements des P3. » Revers de la médaille : contrairement aux éditions précédentes, la ligne droite du Mistral (1,8 km) ne sera plus engloutie d’un trait aujourd’hui (qualifications de 13 h 45 à 14 h 35) et demain (course de 12 h à 16 h) puisque le champ d’action taille XXL (5842 m) pris d’assaut hier lors des essais libres comprend une chicane. Reste donc à voir qui saura convertir la balle de break mise en jeu tout de suite. Bien qu’ayant remporté deux des trois premières manches, en Angleterre puis dans les Alpes autrichiennes, la Ligier JS P217 du team anglo-américain United Autosports ne tient pas la corde au classement général, plombée par la 6e place obtenue entre temps sur l’autodrome milanais. Le Portugais Filipe Albuquerque, solide fer de lance, et ses coéquipiers Hugo de Sadeleer et Will Owen, épatants néophytes à l’étage P2, parviendront-ils à passer la troisième? Le challenge s’annonce pour le moins ardu sur ce terrain ô combien rapide qui devrait sourire à la Oreca 07 de leurs rivaux directs. « Le Castellet nous offre une belle occasion de creuser l’écart », reconnaît Minassian le Marseillais, de retour aux manettes en compagnie du Mexicain Memo Rojas et du jeune Français Léo Roussel (21 ans), leaders sous pression avec seulement quatre petits points de marge. « Trois podiums dont un succès (Monza) enchaînés en trois courses jusqu’à présent, OK, c’est pas mal. Mais il y avait moyen de faire mieux. Humainement autant que techniquement, je crois qu’on a le potentiel pour gagner partout. Le profil du Paul-Ricard convient bien à l’auto. Pareil pour Spa le mois prochain. Alors à nous de savoir en tirer profit. »
Arbitres ambitieux
Dans l’immédiat, il va falloir surveiller les quelques arbitres ambitieux en mesure de mettre leur grain de sel aux avant-postes. On pense notamment aux trois autres Oreca 07 présentes, dont celle d’Eric Trouillet, le Dracénois associé à Paul Petit et Enzo Guibbert (écurie Graff) désireux de gravir un échelon supplémentaire après avoir trouvé le chemin du podium au Red Bull Ring (3e). Autre monture (Ligier), même cible pour le commando Panis-Barthez Compétition (Fabien BarthezThimothé Buret-Nathanaël Berthon) en quête d’un coup d’éclat synonyme de déclic. Tout près de ce stade Vélodrome où il a laissé une empreinte indélébile, nul doute que l’ex-portier vedette de l’OM et des Bleus garde en tête la fameuse devise phocéenne : droit au but !