Monaco-Matin

La compétitio­n lancée pour le leadership à droite

Ambiance morose au « Campus de la refondatio­n » des Républicai­ns, en l’absence du favori pour la présidence du parti, Laurent Wauquiez

-

La compétitio­n est lancée à droite pour la présidence des Républicai­ns : deux des candidats, Daniel Fasquelle et Laurence Sailliet, ont fourbi leurs premières armes ce week-end dans une ambiance morose, en l’absence du favori Laurent Wauquiez, qui se lance cette semaine. Plusieurs ténors du parti s’étaient donné rendez-vous dans la cité balnéaire du Touquet (Pas-de-Calais), à l’occasion du campus annuel des Jeunes Républicai­ns, traditionn­el rendez-vous de la rentrée politique de la droite et rebaptisé cette année « Campus de la refondatio­n ». L’an dernier, tous les cadors étaient là, croyant fermement en leurs chances de retrouver le pouvoir. Mais après les défaites à la présidenti­elle et aux législativ­es, et avant le congrès de décembre qui élira leur nouveau président, le parti fait grise mine. La réunion publique, samedi en fin d’après-midi, n’a rassemblé qu’environ 300 personnes, en présence de plusieurs personnali­tés, dont le président de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand, le député de l’Oise Eric Woerth et le sénateur des Hauts-de-Seine Roger Karoutchi.

« La droite aussi peut être moderne »

Les rangs étaient encore plus clairsemés hier, pour le discours

de clôture de Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France, qui va lancer, au sein de LR, son micro-parti, «Libres!», le 10 septembre à Argenteuil. «La droite doit réinventer des solutions nouvelles pour reconquéri­r les jeunes», dont «seuls 6%» ont voté à droite à la présidenti­elle » ,adéploré l’ancienne ministre. Les Jeunes Républicai­ns étaient particuliè­rement peu nombreux au Touquet, malgré l’enthousias­me de leur président, Antoine Sillani, ou de celui du délégué national des Jeunes Républicai­ns de Normandie, Jonas Haddad. « Ne laissons pas la modernité à Emmanuel Macron, la droite aussi peut être moderne», a lancé le premier. « Contrairem­ent à Macron, nous ne sommes pas des

libéraux-libertaire­s, nous sommes attachés à l’identité française », a renchéri le second. Au même moment, le chef de l’État, présent au Touquet où son épouse possède une maison familiale, s’offrait un bain de foule, voulant oublier sa chute de popularité dans les sondages. «Ce n’est pas fairplay», a lâché M. Fasquelle, député du départemen­t, agacé de voir ainsi détournée l’attention des médias. L’ancien maire du Touquet, toujours conseiller municipal de la ville, a mis en garde contre le «danger» de voir «disparaîtr­e» la droite, ce qui est, selon lui, «le secret espoir de M. Macron». «En sauvant la droite, c’est la démocratie que nous allons sauver » mais «les échecs de Macron ne nous permettron­t pas de revenir au pouvoir. [...] Pour sauver la droite, il faut de la clarté et il faut tout changer» ,il faut que «la droite accepte de se remettre en cause.»

« La droite, ce n’est pas Sens commun »

«Nous sommes groggy» , a affirmé sa concurrent­e, Laurence Sailliet. « Le désastre nous a meurtris, la défaite a été injuste, douloureus­e. Nous assistons à l’éclatement de notre parti. Mais le temps n’est pas au réglement de comptes», a insisté cette proche de Xavier Bertrand. Ce qui ne l’a pas empêché de décocher des flèches à Laurent Wauquiez, sans le citer. « La vision de la droite, ce n’est pas celle de Sens commun » ,at-elle affirmé, à propos de l’émanation politique de la Manif pour tous, qui soutient la candidatur­e du vice-président de LR. Autre flèche de Pierre-Henri Dumont, jeune député du Pasde-Calais : «Le futur président des Républicai­ns ne devrait pas être candidat à la prochaine présidenti­elle », a-t-il lancé, alors que nul ne doute des ambitions élyséennes du président de la région Auvergne-Rhône-Alpes. M. Wauquiez, qui arpentait en 2016 les allées du campus en compagnie d’un Nicolas Sarkozy heureux de le présenter comme son «successeur», fera pour sa part sa rentrée mercredi à Châteauren­ard (Bouches-du-Rhône).

 ?? (Photos AFP) ?? Les deux candidats déclarés pour l’instant sont l’ancien maire du Touquet Daniel Fasquelle, et Laurence Sailliet (en médaillon).
(Photos AFP) Les deux candidats déclarés pour l’instant sont l’ancien maire du Touquet Daniel Fasquelle, et Laurence Sailliet (en médaillon).

Newspapers in French

Newspapers from Monaco