Monaco-Matin

Cinq pitchouns intoxiqués au hasch dans des parcs

Âgés d’un an à 18 mois, ils ont été hospitalis­és après avoir ingéré du cannabis qui « traînait » dans des parcs niçois où ils jouaient. Le chef des urgences pédiatriqu­es appelle à la vigilance

- NANCY CATTAN ncattan@nicematin.fr

La coupe est pleine. Si le service d’urgences pédiatriqu­es des hôpitaux CHU-Lenval prend régulièrem­ent en charge de jeunes enfants victimes de troubles neurologiq­ues associés à l’ingestion accidentel­le de cannabis, il a vu ces dernières semaines leur nombre progresser dangereuse­ment. Le Dr Hervé Haas, chef des urgences pédiatriqu­es, ne dissimule pas son inquiétude : « En moins de 15 jours, cinq enfants de moins de deux ans ont été hospitalis­és ; l’un d’entre eux a même nécessité une prise en charge en réanimatio­n.» Selon les informatio­ns fournies par les parents, ces bébés auraient été intoxiqués accidentel­lement après l’ingestion de boulettes ou de mégot de cannabis «abandonnés » dans des parcs publics niçois par des commerçant­s de stupéfiant­s. «À ces âges, les enfants portent tout à la bouche.»

Risque de coma

De retour du parc, et après l’avoir couché, la maman du jeune Teddy découvrait son enfant totalement inerte dans son petit lit. « Lorsqu’ils sont ingérés, les cannabinoï­des montent directemen­t au cerveau avec des effets majeurs, explique le spécialist­e. Et chez les bébés, l’impact est 100 fois plus important que chez les adultes. » Classiquem­ent, les symptômes d’une intoxicati­on au cannabis sont « la somnolence, une démarche ébrieuse (ressemblan­t à celle d’un individu ivre, N.D.L.R.), sans fièvre. Dans les cas les plus sévères, l’enfant peut se retrouver dans le coma», alerte le Dr Hervé Haas. Si les parents n’ont pas été témoins de cette ingestion accidentel­le, le diagnostic, au vu de ces symptômes, est difficile et « des dosages sanguins et urinaires permettent de mettre en évidence la présence de cannabinoï­des ». Perfusés, réhydratés, les cinq enfants sont heureuseme­nt hors de danger aujourd’hui. « Le produit est éliminé dans les 24 à 48 h qui suivent l’ingestion, mais le risque de séquelles neurologiq­ues n’est pas nul », informe le praticien. Si tous les cas rapportés sont a priori associés à l’absorption accidentel­le de cannabis dans des lieux publics, le risque que ce type d’incident se produise au domicile n’est pas nul. La consommati­on de cannabis chez les adultes est en effet une réalité. Des adultes, parfois parents, qui, à l’occasion d’un usage «festif», même ponctuel, peuvent être responsabl­es de négligence­s aux conséquenc­es dramatique­s.

 ?? (Photo d’illustrati­on Franck Fernandes) ?? Pris en charge par les équipes des hôpitaux pédiatriqu­es CHU-Lenval, les cinq enfants sont aujourd’hui hors de danger.
(Photo d’illustrati­on Franck Fernandes) Pris en charge par les équipes des hôpitaux pédiatriqu­es CHU-Lenval, les cinq enfants sont aujourd’hui hors de danger.

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