Une galerie commerciale sur le terrain du MIN ?
Une fois le MIN transféré à la Baronne, sur la commune de La Gaude, un parc des expositions devrait voir le jour… Mais pas seulement, peut-être. Éric Ciotti monte au créneau
Ce n’est « pas acté à ce jour », affirment les services de la métropole Nice Côte d’Azur. Cependant, « l’éventualité d’une programmation commerciale associée au parc des expositions (PEX) doit être évaluée notamment en fonction de l’offre commerciale globale existante, des capacités, des besoins et des complémentarités ». Décr yptage : une galerie commerciale sortirat-elle de terre sur une partie des terrains du MIN, le marché d’intérêt national, après son transfert à La Gaude, à côté du palais des expositions voulu par Christian Estrosi ? C’est… possible. Et cette « probabilité » ne convient pas – mais alors pas du tout – à Éric Ciotti. Le 26 juillet, le président du conseil départemental a écrit au maire de Nice et président de la métropole, pour s’inquiéter de cette éventualité, mais aussi défendre le petit commerce et demander un conseil d’administration de l’établissement public de la plaine du Var (EPA), qui gère l’aménagement de l’OIN (opération d’intérêt national) et dont Estrosi est le président.
« Multiplication anarchique »
Dans ce courrier, le député azuréen LR réitère ses craintes quant àla « multiplication anarchique dans le périmètre de la métropole des ensembles commerciaux ». Il
Ces enjeux sont au coeur des préoccupations de la Ville et de la métropole qui font preuve d’une vigilance toute particulière afin que la plaine du Var, et plus largement la métropole Nice Côte d’Azur puissent bénéficier d’une offre commerciale qualitative, diversifiée et équilibrée.»
« la métropole était identifiée en en souséquipement commercial ( m ² de commerces par habitant), contrairement à certaines communes du département ».
« selon une étude extérieure, nous pouvons aujourd’hui considérer que la métropole a opéré un rééquilibrage qui était évoque, bien évidemment, Polygone à Cagnes, Nice Valley à Saint-Isidore et le doublement de la superficie de Cap 3000 à SaintLaurent-du-Var. « Ces trois réalisations représentent environ 150 000 m2 de surfaces commerciales supplémentaires dans un périmètre géographique restreint », écrit le président Ciotti, dans un courrier que nous nous sommes procuré. Et d’insister : « Cette offre commerciale nouvelle et massive ne peut que déboucher sur un appauvrissement du tissu commercial en coeur de nos cités, et plus particulièrement au coeur de Nice. » Il martèle : « S’ils étaient poursuivis, les projets d’aménagement envisagés sur le site du nécessaire et qui a conduit le préfet à ne faire aucune remarque sur nos projets ».
« À terme : emplois et habitants »
« à devenir des lieux de vie animés et accueillants ». « Ces opérations jouent un rôle essentiel dans la redynamisation et la diversification de l’activité économique de notre territoire».
« Il est en cours de réalisation très active. Il va accueillir, à terme, emplois et habitants. La réussite de ce nouveau quartier dépend de notre capacité à en faire un lieu de vie animé et qualitatif, y compris en soirée». Grand Arénas ne manqueraient pas d’aggraver encore la situation . » Celle du petit commerce, son cheval de bataille depuis les législatives. Pour autant, Éric Ciotti assure : « La réalisation d’un parc des expositions est un projet que je soutiens pleinement et l’actuel site du MIN se prête particulièrement à l’implantation d’un tel équipement. »
L’acte notarié pas encore signé
C’est pour cela, assure-t-il, qu’il a voulu faciliter « la libération de cette emprise foncière par la mise à disposition de terrains appartenant au conseil départemental sur « concourt à cet objectif avec une offre dimensionnée pour celles et ceux qui fréquenteront le quartier, sans intégrer de surface commerciale majeure »
« accueillir emplois et habitants ». « Le projet de PEX fait l’objet d’études de préfiguration visant, d’une part, à préciser et à stabiliser le contenu du programme au regard des besoins et des évolutions constatées dans ce type d’équipement et, d’autre part, à arrêter le montage juridique et financier de l’opération. Ce cadre sera finalisé courant . » le site de la Baronne à La Gaude pour accueillir un nouveau MIN »… Sauf que pour l’instant il n’a pas signé l’acte notarié. Et qu’il ne le signera que s’il obtient des assurances. Le patron du Département n’en démord pas : « Je veux des engagements. Je ne signerai que si j’ai une vision claire du projet de PEX : les logements, les entreprises. Le lieu est stratégique et doit pouvoir accueillir une zone tertiaire de haut niveau et non un carrefour ou un Leclerc de plus. »
« Nous attendons l’engagement du CD »
Pas signé ? C’est sûr. Et Christian Estrosi ne manque pas de le souligner : « Comme prévu, la procédure relative au transfert du MIN est en cours. Cependant, nous attendons l’engagement des travaux de relocalisation du CREAT(1) par le Département des Alpes-Maritimes. Ceux-ci auraient dû être engagés et, malgré nos nombreuses relances, ne l’ont pas été. » Le CREAT doit être déplacé de quelques mètres au nord pour permettre l’implantation gaudoise du marché d’intérêt national. Au départ le projet devait débuter en 2015. Premiers aléas. Puis, les travaux étaient prévus pour 2016 avec ouverture envisagée du nouveau MIN en 2018… Aujourd’hui, on parle de 2019, mais le calendrier risque fort d’être, en conséquence, encore chamboulé. 1. Centre de recherches économiques et d’actions techniques. Créée par la Chambre d’agriculture des Alpes-Maritimes, cette structure assure des expérimentations en maraîchage et en horticulture.