Ligne Nice-Tende-Cuneo : la rénovation va démarrer
Les travaux de modernisation de la ligne ferroviaire qui traverse les vallées de la Bévéra et de la Roya doivent démarrer le 4 septembre. Voici un résumé des points à retenir
Très attendus – même s’ils n’écartent pas définitivement les doutes quant à l’avenir du train reliant Nice à Breil, Tende et Cuneo – les travaux de rénovation de la ligne démarrent le 4 septembre. Avec eux, un certain nombre de conséquences et de réflexions. Résumé des informations à retenir.
Pourquoi ces travaux ?
« L’objectif de ce projet est de sécuriser la ligne en la modernisant, pour pérenniser les circulations», résume sur son blog Laurence Moretti-Delamour, responsable de la ligne au sein de la SNCF. Pourquoi la moderniser ? La plaquette de présentation des travaux se veut très claire : « La ligne parcourt un tracé sinueux avec des déclivités prononcées et comprend un grand nombre d’ouvrages d’art et de tunnels. Le mauvais état de la ligne a nécessité la mise en place d’une limitation temporaire de vitesse à 40 km/h sur la section française, afin d’en garantir la sécurité. » En suivant cette logique, rien ne pourra être envisagé tant que l’état de la ligne ne sera pas meilleur.
En quoi consisteront-ils ?
Les travaux se répartissent en fait en deux catégories. Ceux sous maîtrise d’ouvrage de SNCF Réseau (évalués à 20,2 millions d’euros) et ceux conduits par le Réseau ferré italien (RFI), à hauteur de 8,8 millions d’euros. Les premiers consisteront en un remplacement des rails, des traverses et du gravier des voies, la mise en place de filets de détection de chutes de rochers et de grillages de protection des falaises, ainsi qu’en des travaux de rénovation des ponts-rails. Côté italien, on se chargera essentiellement de déployer un système de sécurisation des trains, permettant de freiner automatiquement en cas de « franchissement d’un signal fermé », comme demandé à la plupart des trains circulant en Italie depuis 2010.
Pour quelle durée ?
Programmés du 4 septembre au 28 avril, ils devront, en théorie, durer huit mois. Bien que les travaux préparatoires aient déjà démarré le 7 août en gare de Breil. Sauf cas exceptionnels, les ouvriers seront à l’oeuvre de 8 h à 17 h du lundi matin au vendredi soir. Un bras de fer avait opposé la France à l’Italie pour que les travaux commencent à la rentrée. « Les Italiens auraient souhaité qu’on les fasse durant l’été pour préserver leur saison d’hiver. Les acteurs du tourisme local et les maires nous ont demandé, eux, de ne pas pénaliser le Train des Merveilles », expliquait il y a quelques mois le conseiller régional délégué aux transports, Philippe Tabarot.
En chiffres ?
La plaquette de présentation des travaux illustre l’ampleur de l’ouvrage : « 7 km de rail seront renouvelés, 9 filets de détections de chute de rochers seront installés, 6 grillages de protection seront posés et 5 ponts-rails seront rénovés. » Rien que ça.
Et après?
Le 16 juillet, les membres de « Cuneo-Nizza Unisce », comité franco-italien pour la défense et le développement de la ligne, ont envoyé une lettre ouverte à la nouvelle députée de la 4e circonscription des Alpes-Maritimes, Alexandra Valetta-Ardisson. Ils font part de leur « inquiétude quant au retour à 80 km/h à l’issue des travaux, au remplacement de la Convention de 1970 et à la remise en circulation d’autorails, avec une fréquence adaptée au besoin des populations ». Du point de vue des usagers, en effet, la rénovation ne saurait être qu’une première étape. Et beaucoup d’autres devront suivre pour que la ligne soit de nouveau tout à fait opérationnelle. L’enjeu étant notamment de retrouver une vitesse suffisante pour légitimer le fait de prendre le train plutôt qu’un véhicule personnel. À terme, c’est aussi la question du rétablissement de la ligne BreilVintimille qui se pose, en vue de pouvoir rejoindre Monaco et ses environs, principal bassin d’emploi du secteur. Mais usagers comme politiques savent bien que l’avenir de la ligne relève avant tout de considérations économiques. L’enjeu étant d’aller chercher les sous où ils se trouvent. Et sur ces questions-là, les choses ne vont pas franchement bon train.