Monaco-Matin

Le souvenir d’Albert Ier bien vivant à Madère

Le souverain inaugurera, le 5 septembre, au musée d’histoire naturelle de Funchal, une exposition consacrée à son trisaïeul, qui effectua nombre d’expédition­s scientifiq­ues sur l’île

- CEDRIC VERANY cverany@monacomati­n.mc

Si le Yersin, parti le 27 juillet de Monaco, effectuera début septembre, la première halte de son périple scientifiq­ue sur l’île de Madère, ce n’est pas pour rien. La région de la Macaronési­e a symbolique­ment été choisie pour démarrer la campagne des Exploratio­ns scientifiq­ues de Monaco, en souvenir du prince Albert-1er. « L’île de Madère a eu une importance particuliè­re pour le prince Albert-1er. Importante pour ses campagnes scientifiq­ues et sa vie personnell­e » souligne Thomas Fouilleron, directeur des Archives du Palais princier. C’est lui qui a coordonné une exposition présentée jusqu’au 6 janvier au musée d’histoire naturelle de Funchal, consacrée au prince explorateu­r. En 1879, le prince Albert1er, alors prince héréditair­e, découvre cette île de l’Atlantique, alors lieu de villégiatu­re pour la haute société européenne. «Ila un coup de foudre pour l’environnem­ent et la végétation de cet endroit, véritable paradis » continue Thomas Fouilleron.

Il y rencontre la princesse Alice

Il fait aussi la connaissan­ce du duc et de la duchesse de Richelieu. L’année suivante, en 1880, il rencontre à nouveau la duchesse de Richelieu, devenue veuve et qui deviendra, sa seconde épouse en 1889, la princesse Alice. Si l’île de Madère est le cadre de cette romance, le prince Albert-1er y dévoile aussi son goût scientifiq­ue. Il ramène insectes et reptiles à Monaco pour les étudier. C’est dans les eaux océaniques bordant l’île, aussi, qu’il teste pour la première fois le photometro­graphe, qui permet de mesurer l’intensité de la lumière en profondeur. Cet instrument fait partie d’ailleurs des objets montrés dans l’exposition à Funchal. Plus encore, Albert-1er mènera six campagnes scientifiq­ues à Madère entre 1897 et 1912 avec ses différents navires. Des expédition­s dont on trouve trace dans sa correspond­ance, ses carnets de voyage. Et les tableaux réalisés par Louis Tinayre.

Une place à son nom

« À cette époque, des instrument­s sont mis au point, l’aspect scientifiq­ue est poussé. L’équipe, très internatio­nale pour l’époque, recense notamment la faune présente » résume Thomas Fouilleron. Dans son manuscrit La carrière d’un navigateur, au chapitre V, le prince Albert Ier narre d’ailleurs le récit d’une de ses excursions, dans la réserve naturelle des Îles désertes qui font face à Funchal. C’est sur ces traces aussi, que les scientifiq­ues actuelleme­nt à bord du Yersin entendent prolonger leurs recherches, dont on a témoignage dans l’exposition. Le prince Albert II doit arriver le 5 septembre sur l’île pour inaugurer l’exposition. À cette occasion, la ville de Funchal a choisi de rebaptiser une place sur le front de mer, du nom du prince Albert-1er, avec une stèle portant son effigie. Le souverain devrait aussi rompre à la tradition d’une descente en carrosse de sesto, dans les rues pentues de Funchal. Comme son trisaïeul en son temps.

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teste l’attraction locale, une descente en carrosse de cesto, en compagnie de Louis Gain. Autre document, le campement du prince Albert Ier, en  sur les îles Désertes (à gauche), pour une exploratio­n scientifiq­ue.
(Photos CI. Henri Bourée - Musée océanograp­hique de Monaco et CI. Albert-er de Monaco. Coll.Musée océanograp­hique de Monaco) En , le prince Albert teste l’attraction locale, une descente en carrosse de cesto, en compagnie de Louis Gain. Autre document, le campement du prince Albert Ier, en  sur les îles Désertes (à gauche), pour une exploratio­n scientifiq­ue.

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