Jean Leonetti (LR): «Notre souci n’est pas d’exclure mais de clarifier»
« Il n’y a ni inquisition ni droitisation du parti. Certains, comme Thierry Solère, jouent la carte de la victimisation, mais elle ne correspond à aucune réalité. » Au début de l’été, le maire d’Antibes, Jean Leonetti, a été investi d’une mission de pacification au sein des Républicains. Avec Patrick Ollier et Isabelle Le Callennec, il est l’un des trois sages chargés de trancher la situation des Constructifs. Et il entend bien le faire à la Leonetti. A savoir en employant la méthode douce et le dialogue, aussi longtemps qu’il restera possible. « Notre souci, explique-t-il, n’est pas de diviser mais de rassembler. Il n’est pas d’exclure mais de clarifier. » En pratique, Jean Leonetti, Isabelle Le Callennec et Patrick Ollier souhaitent donc, avant de rendre leurs conclusions à l’automne, rencontrer un par un tous ceux qui, ministres ou députés, ont pris une distance certaine avec le parti ces derniers mois. Le dialogue comme pierre angulaire de la reconstruction… A condition que cette volonté soit partagée. « Il est quand même légitime, par exemple, que nous demandions à Edouard Philippe ce qu’il compte faire. On va parler avec tout le monde et respecter chacun », indique Jean Leonetti.
« Chacun peut être candidat »
Pour tout dire, l’ancien ministre des Affaires européennes est passablement marri que certains Constructifs veuillent faire passer Les Républicains pour un parti despotique et prêt à s’acoquiner sans vergogne avec le Front national. « Nous sommes au contraire engagés dans un débat démocratique pour choisir notre président à la mi-décembre. Et chacun, y compris Les Constructifs, peut s’inscrire dans ce processus pour présenter un candidat qui défende des idées différentes. » Jean Leonetti le martèle aussi : « Nul ne peut taxer LR d’être devenu un parti trop à droite, alors qu’il est actuellement dirigé par des gens modérés comme Bernard Accoyer ou Gérard Larcher. Laurent Wauquiez, JeanFrançois Copé et d’autres ont, par ailleurs, toujours posé comme principe intangible l’étanchéité avec le Front national. Personne ne peut décemment nous faire ce procès en droitisation. La droite a toujours été traversée par des sensibilités différentes, bonapartiste, orléaniste et légitimiste, qui ont réussi à cohabiter. »
« Un débat apaisé »
On l’aura compris, la maison mère LR n’est guère disposée à faire aux Constructifs le cadeau d’une exclusion avec pertes et fracas. « Il doit y avoir une clarification, mais sans agressivité. Nous avons à nous reconstruire, car nous avons subi de très lourdes défaites, mais dans un débat apaisé et serein. Que ceux qui ont des propositions soient candidats à la présidence du parti! »