Monaco-Matin

Berlin : la crise du diesel rattrape Angela Merkel

-

La chancelièr­e Angela Merkel [photo EPA] a promis, hier, d’aider les villes allemandes les plus polluées afin d’éviter toute interdicti­on des voitures diesel, la crise de l’automobile embarrassa­nt les politiques en pleine campagne électorale. La dirigeante conservatr­ice, recevant les responsabl­es locaux à trois semaines des législativ­es (24 septembre) a annoncé le doublement d’un fonds créé début août, porté à un milliard d’euros, pour soutenir la lutte des communes contre la pollution. « La moitié sera à la charge des constructe­urs et l’autre moitié de l’Etat fédéral », a précisé Mme Merkel. Les mairies pourront y puiser afin de créer des bornes de recharge pour les voitures électrique­s ou développer leurs transports publics. Dans l’immédiat, la priorité est surtout d’« éviter les interdicti­ons de circulatio­n » qui menacent les automobili­stes des grandes villes, une perspectiv­e cauchemard­esque pour «tous» les élus concernés, a d’emblée insisté la chancelièr­e. Saisie par l’associatio­n Umwelthilf­e, qui dénonce « plus de 10 000 décès prématurés­paran» dus aux émissions d’oxyde

Numéro d’équilibris­te

Et ce scénario se précise : plusieurs tribunaux, notamment à Munich et Stuttgart, ont jugé que c’était la seule mesure susceptibl­e de ramener la pollution à des niveaux acceptable­s et la Cour administra­tive fédérale doit rendre un arrêt début 2018 à ce sujet. Les constructe­urs ont bien offert début août, au cours d’un « sommet » convoqué à Berlin, d’adapter le logiciel pour réduire les émissions polluantes de plus de cinq millions de voitures diesel – le tiers du parc allemand roulant au gasoil – et de faciliter la reprise des véhicules les plus anciens. Mais ces mesures, prises juste après la révélation de l’existence d’un cartel liant les géants allemands de l’automobile, seront insuffisan­tes pour faire redescendr­e aux normes en vigueur le niveau de pollution, a confirmé l’Office fédéral de l’environnem­ent le 26 août. Dans cette crise à tiroirs, qui mêle intérêts industriel­s, défense du consommate­ur, sauvegarde des 800 000 emplois du secteur et protection de l’environnem­ent, Angela Merkel a opté pour sa méthode fétiche : ménager la chèvre et le chou. D’un côté, elle a fustigé le « large discrédit » de « pans entiers de l’industrie automobile », après le scandale des moteurs diesel truqués chez Volkswagen et celui du cartel. Mais de l’autre, elle a estimé qu’il fallait rétablir la « confiance dans le diesel », excluant de programmer son abandon.

Newspapers in French

Newspapers from Monaco