Octobre sans filet...
Les Bleus n’auront pas vraiment le droit à l’erreur, lors de leurs deux derniers matchs de qualifications, en Bulgarie (7 octobre) et face au Bélarus (10)
L’équipe de France, après son embarrassant 0-0 face au Luxembourg dimanche, abordera en octobre ses deux derniers matches de qualifications au Mondial-2018, en Bulgarie et face au Belarus, avec la hantise de perdre son petit point d’avance en tête de son groupe. Un point, c’est tout, voilà le produit de cette étrange séquence de fin août-début septembre 2017, marquée par la gifle infligée aux PaysBas (4-0) puis la honte ressentie face au Grand-Duché. Abandonné à la Suède en juin à la différence de buts, les Bleus ont récupéré leur fauteuil de leader du groupe A (un point de plus que les Scandinaves et quatre sur les Néerlandais). « La réalité comptable aujourd’hui est qu’on est mieux après ces deux matches qu’avant », a souligné Didier Deschamps. Son équipe a désormais de nouveau son destin en mains, sachant que deux victoires lui éviteraient à coup sûr les barrages. N’empêche : le triomphe face aux Pays-Bas fut évanescent comme un amour d’été, entre le coup de froid suédois (revers français 2-1 en juin) et donc cette luxation offensive, dimanche à Toulouse. Pas vraiment en rapport avec le standing attendu d’un finaliste de l’Euro-2016 à l’effectif constellé d’individualités que s’arrachent les plus grands clubs. Surtout, le spectre des barrages, qui s’était dissous dans l’orangeade de jeudi dernier, s’est remis à hanter la France du foot, qui se souvient des frissons vécus pour accéder aux deux dernières Coupes du monde : la fameuse main de Henry face à l’Eire (1-0, 1-1 a.p.) avant le Mondial-2010, et le renversement de l’Ukraine (0-2, 3-0) pour aller au Brésil-2014.
Démons bulgares
Ce sera forcément dans l’air bleu au moment du déplacement à Sofia le 7 octobre. Ce rendez-vous mêlera les risques du présent - la Bulgarie a gagné quatre matches sur quatre chez elle (10 buts marqués, 5 encaissés) - aux démons du passé, avec le fameux doublé d’Emil Kostadinov en novembre 1993 au Parc des Princes, privant les Bleus du Mondial-1994. Ils recevront enfin le Belarus (10 octobre au Stade de France), une nation peu huppée qui vient de reculer à la dernière place du groupe. Mais chez elle, les Bleus avait démarré leur parcours par un 0-0, déjà... Et ils ne sont pas à l’abri de ressusciter, le cas échéant, d’autres démons encore - la victoire biélorusse 1-0 au SDF en septembre 2010 en début de qualifications à l’Euro-2012. La Suède, elle, accueillera le Luxembourg, avant d’aller défier les Pays-Bas. Elle a fait un faux pas jeudi dernier (défaite 3-2 en Bulgarie) avant de se ressaisir dimanche (4-0 au Belarus) : en fera-t-elle un autre? « J’en ai connu des qualifications difficiles, même après avoir eu un grand titre » ,arelativisé Deschamps, qui a fait bonne figure, fidèle à son credo de ne céder ni à l’euphorie, ni à la panique.