Coup d’envoi des travaux au stade Louis-II ?
Alors que la piscine olympique subit une réfection totale, les travaux pourraient rapidement s’étendre à tout le complexe pour (enfin) offrir à l’AS Monaco un écrin digne de son standing
Et si, cette fois, c’était la bonne ? Et si le vieillissant stade Louis-II, bien que trentenaire longtemps envié par son caractère urbain et omnisports, s’offrait enfin une cure de jouvence? En attendant la présentation détaillée d’un projet de modernisation lors du prochain budget primitif, l’État aurait d’ores et déjà tranché et même enclenché la machine en procédant, ces derniers jours et jusqu’à la fin du mois de septembre, à la rénovation totale du centre nautique. « Le chantier du stade Louis-II a débuté par les travaux de la piscine cet été. Il va y avoir des travaux à divers endroits mais le stade nautique était la partie isolable le plus facilement et sur laquelle on s’est attelé en priorité. La piscine a été fermée pour changer le mur mobile, refaire toutes les étanchéités du carrelage, des hublots… Tous ces travaux de la première tranche s’achèvent fin septembre », détaille le directeur des Travaux publics, Olivier Lavagna. Première tranche ? Et après ? «Il est envisagé de revoir la structure du stade et mettre une touche de modernité dans certaines zones, poursuit Olivier Lavagna. Tout ça n’est pas encore arrêté définitivement mais l’idée est de préserver son image tout en restant sur site. Le moderniser, à périmètre constant, en libérant quelques entités non liées au stade, comme l’Université internationale de Monaco. » Un déménagement déjà sous-tendu dans nos colonnes (lire nos éditions du 27 juin 2017) par le directeur de l’IUM, Jean-Philippe Muller.
« Une remise en état complète »
Une « remise en état complète » du Louis-II est donc à l’étude en concertation avec les associations sportives résidentes et, en premier lieu, l’AS Monaco. Le but : dégager de l’espace pour resserrer l’offre uniquement autour du sportif et faire ainsi basculer l’enceinte dans l’ère du temps en créant « un espace de convivialité dont les fans de foot ou basket sont demandeurs ». Véritable ville dans la ville avec sa quinzaine d’associations sportives domiciliées et ses milliers de pratiquants assidus, amateurs, pros ou scolaires, le Louis-II était déjà un lieu de vie dans l’esprit du «prince bâtisseur» Rainier III, il pourrait aujourd’hui tendre à plus de confort et de rentabilité en marge des matches de l’ASM comme de la Roca Team, ou encore du meeting Herculis. Doper la rentabilité du stade n’a d’ailleurs jamais été une ambition masquée du président de l’ASM, Dmitry Rybolovlev, dont le projet de création de loges et de modification des conditions d’accès – entre autres – avait été retoqué au Conseil national, en 2015, pour des raisons de sécurité ou encore par manque de solution de délocalisation pour l’IUM. Certains attribuant surtout le refus du Conseil national de l’époque à la prédominance d’intérêts privés sur le public. Aujourd’hui, l’investissement – public – pourrait avoisiner les 240 millions d’euros pour un chantier échelonné sur quatre à cinq années.
Des loges VIP dès en Premières ?
De la pelouse, qui a la particularité d’être posée sur un parking, aux tribunes, où de nouvelles loges devraient ravir un public VIP, jusqu’à la structure du stade et sa façade, de vastes opérations de réaménagement sont programmées. « L’Etat discute avec les entités qui l’utilisent, dont le football professionnel mais aussi Herculis qui n’a pas les mêmes contraintes. Il y a un arbitrage à faire pour trouver le meilleur équilibre», rappelle Olivier Lavagna. Étanchéité, sujets thermiques, réseaux, toiture… rien ne sera laissé au hasard et de premières modifications d’envergure pourraient émerger dès 2018. « Après la piscine, on va enchaîner. On est en train de caler nos phases de travaux avec l’AS Monaco vis-à-vis du championnat. On envisage une création de loges en haut de la tribune Premières en 2018 avant de travailler sur la partie pelouse puis la tribune Honneur. Il y a une planification en ce sens. » Les accès et zones de circulation seront également repensés. Si la charge de ce lifting d’envergure revient à l’État, difficile d’imaginer que l’ASM n’aura pas son mot à dire sur certaines installations pratiques en bord de terrain ou en intérieur. D’autant que la mue du stade, une fois confirmée, pourrait enfin amener les propriétaires de l’ASM à se pencher, à leur frais, sur la rénovation du centre d’entraînement de La Turbie. «Les études sur le projet du stade Louis-II sont toujours en cours. L’AS Monaco doit sûrement attendre que ce soit lancé pour ensuite démarrer les travaux du centre d’entraînement », avançait, en février 2016 en conseil municipal, le maire de La Turbie, JeanJacques Raffaele.