Monaco-Matin

«L’appel du froid» de Michel Rawicki: une ode à la nature!

- PROPOS RECUEILLIS PAR L.BOXITT

Les passionnés de photograph­ie vont en prendre plein les mirettes ! La faute à Michel Ramicki. Ce photograph­e profession­nel, né à Paris le 7 décembre 1950, est venu ce week-end à librairie Les Mandarins présenter « L’appel du froid ». À 66 ans, cet amoureux des régions polaires a compilé quelque 250 clichés tous plus impression­nants les uns que les autres. Il dit résider « entre Paris, le Vaucluse et le Groenland, ou la Sibérie selon mes voyages ». Photograph­e depuis 1969 avec un premier contrat pour Claude Lelouch, à 12 ans déjà il commençait à s’exercer. Et ça se voit ! Rencontre.

Quel est le concept de votre ouvrage ? À l’origine, ce livre est le prolongeme­nt de mon expo à Paris puisque j’ai exposé sur les grilles du jardin du Luxembourg et du Sénat l’année dernière. Le prince Albert II est venu visiter mon exposition et je lui ai commenté mes photos. Il était grand temps pour moi que je fasse un livre de mes  années de voyages polaires, Arctique et Antarctiqu­e. Il y a trois thématique­s : les glaces, les bêtes et les hommes. Avec la préface de mon parrain Hubert Reeves. Je fais actuelleme­nt un tour de France de dédicaces. Car tout ce qui n’est pas partagé, offert et raconté est perdu.

Y a-t-il une intention de délivrer un message avec ce livre ? Oui, bien sûr, c’est un message. Mon livre ne se veut pas un constat alarmant, ni un livre scientifiq­ue. C’est plus un ouvrage d’esthétisme, de philosophi­e avec l’image. À côté de ça, depuis vingt-cinq ans je dresse un constat : j’ai vu la banquise reculer de plus d’une dizaine de kilomètres au Groenland. Il n’y a pas encore de problèmes pour les ours polaires, que je suis depuis . Mon livre est un témoignage, pas un cri d’alarme, même si les textes en parlent. On pourrait en causer longtemps, surtout sur la biodiversi­té, sur les problèmes environnem­entaux que je connais bien.

Que pensez-vous des reportages qui traitent de ces sujets ? Le pire et le meilleur. Je pense que cela à un impact, le problème c’est qu’on dit tout et n’importe quoi. Quand on montre un ours sur la banquise, comme certaines photos dans mon livre, pour exprimer la disparitio­n de l’espèce, c’est totalement faux et aberrant ! L’ours est sur la banquise parce qu’on est dans une saison où elle se reforme, il est avec son petit, attend que la glace prenne pour pouvoir aller chasser. Il n’est pas en perdition sur son morceau de glace.

Il y a une déformatio­n ? Malheureus­ement oui, trop souvent. Après, il y a des reportages de grande qualité comme ceux de la BBC par exemple, où on n’avance pas des théories hypothétiq­ues. Maintenant, il est bien de s’alarmer quand même sur le devenir de la planète. Sur l’environnem­ent, sur la protection de la nature et le climat. C’est justifié.

Quelle photo vous rêvez de faire ? Je retourne en février prochain assister à la sortie des tanières des ours et oursons, des femelles et leurs petits. Je retournera­i à ce moment-là faire des photos d’aurores boréales, je pars trois semaines uniquement pour cela. Mon prochain projet sera un livre dédié à l’ours polaire et je complétera­i mon travail sur les petits peuples de l’Arctique, les Inuits, les Indiens du Canada et de l’Alaska. Sans oublier les peuples russes, étant donné que je suis originaire de Russie.

Vous n’avez donc pas un « one shoot » rêvé ? Cela viendra naturellem­ent ou

pas.

Il paraît qu’un ours est venu très près de vous… Après une longue traversée de la banquise, j’étais revenu sur la terre ferme. Je me poste sur un rocher en contemplat­ion de cet univers féerique d’icebergs au coucher du soleil. Soudain, je vois un ours au loin, je ne parviens pas à faire une bonne photo, trop loin. Puis, en me levant et en

allant faire un tour du périmètre, je m’aperçois que cet ours est venu me renifler  mètres derrière moi en voyant les traces de pas. Je ne l’avais pas senti. Lui n’a pas jugé bon de faire de moi son repas du soir. Quinze photos (150x100) tirées de l’ouvrage seront exposées jusqu’au 30 septembre au parc du CapMartin. Entrée gratuite. Cette exposition s’inscrit dans le cadre des journées de l’art-bre.

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(Photo L.B.) Michel Rawicki (à gauche) et Jean-Michel Goupillou, de la librairie Les Mandarins.

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