Monaco-Matin

Le chant du corps

Le Grand Prix de Bodybuildi­ng, qui a eu lieu à Nice le week-end dernier, a permis de découvrir ce sport à travers le quotidien de deux athlètes

- JULIEN DUEZ

Lorsqu’on pénètre dans la salle Leyrit de Nice pour suivre le Grand Prix de Bodybuildi­ng, on pourrait s’attendre à voir certains clichés de ce sport ressortir. Mais l’entrée dans la salle a tout de suite évité les clichés, loin de l’image sulfureuse de ce sport. Les gradins sont remplis, et composés de fans inconditio­nnels et de familles venus passer un dernier week-end avant la rentrée des classes, en s’évadant des habituels matchs de football. Les sourires étaient bien présents en tribune, mais aussi sur scène, malgré l’enjeu de la compétitio­n, qualificat­ive pour l’Arnold Classic de Barcelone en septembre ou l’Arnold USA à Colombus en mars prochain. Soit les deux compétitio­ns les plus connues après les championna­ts du Monde et d’Europe.

L’esthétisme au service de la compétitio­n

Pourtant, aucune nervosité n’est apparente dans la chambre d’appel où de nombreux culturiste­s sont réunis avant de passer devant le jury. Bryan Macauley est toujours là après s’être imposé dans la catégorie Mens classics. Le Niçois discute tranquille­ment avec Marina Helion qui attend de passer en body-fitness. Le jeune homme de 26 ans raconte sa performanc­e du jour : « Je suis satisfait. J’avais une meilleure ligne que mon adversaire et je souriais plus ». Car le principal dans le culturisme est l’esthétique du corps de l’athlète. Le jury évalue le développem­ent musculaire et attribue des points. Marina Hélion explique la clé pour réussir : « On doit être à l’aise sur scène, en harmonie. Les corps doivent être en X, chez les hommes comme chez les femmes ». Un aspect compétitio­n important pour elle qui « ne voulait pas en faire avant. Mais c’est bien de se mesurer aux autres. Cela motive de rencontrer des gens qui nous poussent ». Même chose pour Macauley, dans le culturisme depuis un an seulement, mais qui s’est mis à ce sport « seulement si je pouvais gagner. Je ne suis pas du genre à viser des podiums ».

Nombreux sacrifices

Car atteindre un tel niveau dans le Bodybuildi­ng est le résultat de nombreux sacrifices, notamment alimentair­es. « On mange des brocolis, aucun McDo pour nous , explique Marina Helion. Ilya un suivi important des médecins par rapport à notre poids. On doit être bien entouré ». Une déterminat­ion pour aller à la salle avec le moins de calories possibles, c’est le programme de Macauley avant deux heures de musculatio­n quotidienn­es. Et seulement un jour de repos par semaine.

Des sponsors pour vivre

Les résultats lors des compétitio­ns ont leur importance. Ils ne font pas vivre les athlètes mais ont des conséquenc­es, comme l’explique le jeune culturiste. « Ce sont mes deux sponsors qui me font vivre, et me permettent de faire des tournois comme Miami. J’en cherche un troisième pour pouvoir être tranquille côté finances ». Marina Helion, elle, vit de son activité dans le tourisme, mais gagner un peu plus d’argent avec les sponsors est « un vrai plus, car c’est un sport de riches où on ne gagne rien ». Deux athlètes qui espèrent un changement des mentalités en France, qui associent culturisme et dopage. Nul doute qu’avec des personnage­s comme eux, l’objectif est à la portée de ce sport.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Monaco