HydroContest à Saint-Tropez: plus loin, plus vite, sans polluer
Des foils, des foils, et encore des foils, et des bateaux bourrés de technologie. Pour toutes ces matières grises, issues de grandes ou petites universités du monde, engagées dans le concours HydroContest, le même objectif : aller plus loin, plus vite, en polluant moins. Les embarcations de demain, du moins leurs prémisses, sont à découvrir à Saint-Tropez jusqu’à dimanche.
« On nous traitait de fous »
Sous les grandes tentes blanches installées près de la Société nautique, les idées pullulent, les petits génies âgés en moyenne de 20 à 25 ans, s’affairent autour de modèles sortis cette année de leur imagination, ou retravaillés d’une édition sur l’autre. Ils améliorent, corrigent, changent des pièces, bricolent l’électronique, s’adaptent aux déboires, pour certains, des premiers essais. Jusqu’au dernier moment, où ils jettent à l’eau leur embarcation, en croisant les doigts. Développement d’outils de communication, à l’instar de la télémétrie comme en Formule 1. Installation de foils, ces ailes placées sous la coque qui font « voler » le bateau par-dessus l’étendue d’eau, une innovation pour laquelle « il y a 10 ans, on nous traitait de
fous », lance Jérémie Lagarrigue, CEO d’Hydros. Des innovations en plein développement chez les industriels, qui se touchent du doigt sur le port de Saint-Tropez, même si, bien sûr, on est encore loin de la commercialisation.
Réduire de moitié les émissions
Ce rendez-vous international de l’innovation maritime éco-responsable, lancé par la Fondation Hydros, a fait de plus en plus d’adeptes autour du lac Léman. Pour la 4e édition, Jérémie Lagarrigue, qui a grandi à Sainte-Maxime, s’est fait une joie de retrouver ses racines. SaintTropez a été choisie pour sa volonté de se tourner vers le futur dans le domaine maritime, « en s’appuyant sur les jeunes générations ». Hydros y présentera d’ailleurs à l’occasion des Voiles, en avant-première, son prototype de bateau-volant, Foiler, avant le début de sa commercialisation. « 90 % de ce qui se trouve autour de vous a été transporté par bateau, l’une des principales sources de pollution au CO2. En développant ces solutions, on peut réduire de 30 à 50 % les émissions, un enjeu mondial »,
souligne Jérémie Lagarrigue dans l’effervescence de l’incubateur de talents, le temps d’une semaine.