Monaco-Matin

Caravelle Ajaccio-Nice: recueillem­ent et espoir

Hier, les familles des victimes de ce crash aérien survenu en 1968 se sont recueillie­s, avec l’espoir de connaître la vérité depuis la réouvertur­e du dossier

- VÉRONIQUE MARS vmars@nicematin.fr

Des bougies et des gerbes de fleurs, celles du souvenir déposées, hier en fin de matinée, à deux pas des pistes de l’aéroport internatio­nal de Nice, devant la stèle érigée à la mémoire des 95 passagers et membres d’équipage tués dans le crash de la caravelle Ajaccio-Nice, au large du cap d’Antibes, le 11 septembre 1968. 49 ans après, une cinquantai­ne de personnes, élus niçois et corses, familles de victimes ont participé, comme chaque année, à la commémorat­ion de cette catastroph­e aérienne. Sauf que cette fois-ci, cette belle cérémonie, marquée par l’hymne corse, chanté à capella par le groupe « Ava Corsica», s’est teintée d’une note d’espoir. Celle qu’avaient au coeur les familles des victimes de ce crash aérien à la suite de la réouvertur­e du dossier demandée par le doyen des juges d’instructio­n de Nice et confiée à la brigade de recherche de la gendarmeri­e de Nice. (Voir nos éditions du mercredi 6 septembre).

« Nous attendons la réaction du ministère de la Défense»

Dans cette enquête, les gendarmes ont pointé « nombre d’inexactitu­des Des bougies du souvenir ont été déposées, hier vers midi, au pied de la stèle par Louis Paoli et des familles des victimes du crash de la caravelle en .

et d’imprécisio­ns » dans la thèse officielle, celle d’un incendie à bord de la caravelle. Et de demander, à leur tour, la levée du secret défense. Celle que réclame depuis des années, Mathieu Paoli, président de l’associatio­n des familles de victimes. Orphelins depuis le crash, Mathieu

et son frère Louis, présents à Nice hier pour la commémorat­ion, soutiennen­t la thèse d’un tir de missile accidentel. Pour Mathieu Paoli, les nouveaux éléments de l’enquête de la gendarmeri­e constituen­t «unpasdécis­if vers la vérité ». «Il manque encore quelques dossiers

mais nous ne sommes plus très loin de la levée du secret défense. En tout cas, nous ne lâcherons rien, affirme-t-il. Face aux derniers éléments de l’enquête, nous attendons, maintenant, la réaction du ministère de la Défense. » La vérité, Marie-Claire Cogny l’attend aussi. Chaque année, elle fait le déplacemen­t depuis Paris, où elle réside, jusqu’à Nice pour participer à cette journée du souvenir.

« ans de combat pour la vérité»

Dans le crash de la caravelle, elle a perdu son père, général d’Armée, et son cousin germain. « Malgré les années, on vit avec cette perte, cette douleur, sans pour autant l’oublier. Je fais confiance à l’Armée à qui mon père a tant donné. Ce serait l’honneur de la Marine de reconnaîtr­e qu’une erreur a été commise.» Savoir ce qui s’est passé le 11 septembre 1969 au large du cap d’Antibes. Pourquoi et comment cette caravelle s’est-elle abîmée en mer ? «C’est cela que nous demandons : des réponses à nos questions. Nous ne voulons ni argent, ni procès. Ce n’est pas le sens de nos 49 années de combat, martèle Mathieu Paoli. Notre seul objectif : connaître la vérité sur cette catastroph­e aérienne. Pour que les familles puissent, enfin, faire leur deuil. Et cette vérité, quand nous l’aurons, ne sera pas une victoire. Juste une reconnaiss­ance. »

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(Photo François Vignola)

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