Philippe Poutou dans la Roya à la rencontre de Cédric Herrou
L’ancien candidat à la présidentielle et figure de proue du NPA (Nouveau parti anticapitaliste) est venu, hier à Breil-sur-Roya, à la rencontre du visage local de la lutte pro-migrant dans la Roya
Philippe Poutou et Cédric Herrou ne s’étaient pas encore croisés. C’est chose faite depuis hier, à Breil-surRoya. Chez l’agriculteur militant, les deux hommes ont pu échanger des mots et des idées. Avant de passer ensemble à Sospel à l’occasion de la journée d’informations et de réflexions sur les réfugiés organisée par le tout jeune « Collectif citoyen Bévéra ». Une volonté d’afficher ainsi clairement un appui politique aux membres de Roya citoyenne. Philippe Poutou explique : « Je suis venu aujourd’hui spécifiquement, à titre personnel mais également en tant que représentant du NPA avec deux de mes camarades, pour faire connaissance avec Cédric et lui affirmer notre soutien. »
« Pour l’ouverture des frontières »
L’homme politique ne cache pas jusqu’à son «admiration » pour Herrou. « On se rejoint lui et moi sur pas mal de choses. Les efforts de ces militants font chaud au coeur. Vous savez, je suis totalement pour l’ouverture des frontières et le problème n’est pas le réfugié, mais l’origine de la situation et la non-application par notre gouvernement de la loi de son propre pays. » Ce que confirme Cédric Herrou : «Ilyadelapartde notre État une profonde volonté de ne rien faire. Que dire de 18 morts, de potentiels demandeurs d’asile, sur notre sol? Et d’un préfet dont, par deux fois, un tribunal annule une décision pour atteinte au droit d’asile? Pourquoi les citoyens doivent subir la situation ? Il y a un véritable problème de gestion politique ? » Quant à savoir quelles solutions adopter, Philippe Poutou prône la coordination des actions : « Face à la situation catastrophique et à cette société de plus en plus violente, nous devons construire un rapport de force et résoudre les problématiques à l’échelle européenne, sinon internationale. Appeler toutes les sensibilités touchées par la misère humaine, quelles soient privées, associatives, artistiques, politiques, à créer des liens. Favoriser les connections entre ceux qui ouvrent sur le terrain à tous niveaux, mais aussi de retrouver la confiance dans le droit et la dignité d’agir. » Et de conclure : « C’est une ambition énorme et peut-être utopique, mais c’est dans nos gênes, on le revendique ».