Politiquement Indiscret
Brochand écrit à Macron
Le député (LR) Bernard Brochand vient d’écrire à Emmanuel Macron, pour lui demander de suspendre l’application du décret plage, qui doit entraîner la démolition de plusieurs établissements installés sur le littoral azuréen à la fin de l’été. Le doyen de l’Assemblée pointe les conséquences dramatiques, « tant
humaines que financières », qu’aurait une application stricte de ce décret, pris en mais dont la mise en oeuvre avait jusqu’ici été repoussée. «Les concessions de plage génèrent dans les Alpes-Maritimes un chiffre d’affaires de o millions et représentent emplois directs en haute saison, sans compter tous les emplois indirects », souligne-t-il à l’appui de sa requête. La sénatrice Dominique Estrosi-Sassone (LR) et la députée Marine Brenier (LRC), parmi d’autres, étaient déjà montées au créneau sur ce sujet auprès du gouvernement. De manière plus anecdotique, on notera cette phrase manuscrite concluant le courrier de Bernard Brochand au chef de l’Etat : « Mille bravos pour vos actions de réforme de notre pays. La renaissance n’est pas loin. Nos plages ont besoin de vous. »
Trastour sur le pont
La députée (LR) Laurence Trastour-Isnart, membre de la commission de la Défense, a pris part cette semaine aux Universités de la Défense à Toulon. Elle a participé à l’atelier « Terrorisme, menaces diverses, réponses adaptées », lequel a planché sur la spécificité de la menace islamiste radicale, « qui allie techniques rustiques et moyens modernes ». Au regard de la très forte instabilité du monde, l’élue azuréenne a insisté sur « la nécessité de porter le budget de l’armée à % du PIB, afin de remettre à niveau les effectifs et les équipements » et assuré qu’elle « veillera à ce que cet engagement
[de Macron, ndlr] soit tenu ».
Lanquar provoque les élus
Jamais à court d’une idée qui bouscule, Laurent Lanquar, secrétaire d’EELV , invite les autorités à « mettre la salle de spectacle niçoise Nikaïa à disposition des associations qui font oeuvre d’humanité et en particulier des résistants de la Roya ». « Nos élus locaux, assène-t-il, sousestiment la popularité de ces actions humanitaires qui touchent beaucoup plus les citoyens qu’ils ne le croient. Ils préfèrent dramatiser la situation, dans une course à l’échalote à celui qui se montrera le plus dur. Pour aider les exilés en difficulté, on a besoin de bras… Mais on n’a jamais vu ces élus venir donner un coup de main et essayer de comprendre la misère. » On s’étonnerait presque que Laurent Lanquar n’ait pas réclamé l’ouverture aux réfugiés du bureau départemental d’Eric Ciotti, libre jusqu’à l’élection de son successeur le septembre.
Vendredi, c’est Ginésy
C’est ce vendredi, en effet, que les conseillers départementaux seront invités à élire leur nouveau président, après la démission d’Eric Ciotti qui, frappé par la loi sur le non-cumul des mandats, a choisi de rester député. Aucun suspense, la majorité de droite ayant acté de porter à la présidence l’actuel premier vice-président, Charles-Ange Ginésy. Tout au plus scrutera-t-on son total de voix et celles qui lui feront éventuellement défaut de la part d’élus estampillés « estrosistes ».
Mottard, la réunification et la peur du diable…
Alors que les radicaux de gauche et de droite vont tenir des Journées d’été communes en vue d’un rapprochement, le week-end prochain à Montpellier, le PRG a effectué sa rentrée lors d’une réunion à laquelle a participé Jean-Christophe Picard, le président national d’Anticor, venu dresser un premier bilan (nuancé) de la loi sur la moralisation de la politique. Pour Patrick Mottard, patron du PRG
et Paca, « il est indéniable que le radicalisme, cette vieille idée neuve, a un espace politique à l’heure actuelle, notamment sur la question de la laïcité et de la résistance au communautarisme. Quant au positionnement économique et social radical, il est plus que jamais d’actualité avec son progressisme réaliste, pour un monde meilleur qui ne soit pas le meilleur des mondes ».
Il nuance toutefois : « Mais si chacun voit les avantages d’une réunification (confortée par une nouvelle loi électorale qui aura une dose de proportionnelle), les obstacles restent nombreux, surtout au niveau local. La délégation des AlpesMaritimes sera donc active et vigilante à Montpellier car, comme chacun sait, ce foutu diable a la très mauvaise habitude de se réfugier dans les détails. »
Ciotti premier de cordée
Eric Ciotti ne mégote pas son soutien à Laurent Wauquiez dans la course à la présidence des Républicains. Il est de tous ses déplacements, comme dimanche dernier lors de l’ascension du mont Mézenc dans le Massif central, et ne perd pas une occasion de défendre la vision, qu’il partage, d’une « droite qui n’a pas peur de son
ombre » portée par le patron de la Région Auvergne-Rhône-Alpes. A la place de Wauquiez, grand favori pour prendre la tête de LR en décembre, on serait quand même un brin inquiet : Eric Ciotti n’a pas franchement porté chance à ceux qu’il a soutenus avec ardeur ces derniers temps. Sarkozy et Fillon en savent quelque chose.
Maires face au terrorisme
Un temps envisagées à Nice autour de Marine Brenier, les Journées parlementaires des Constructifs ont finalement eu lieu à Trouville cette semaine. Nice accueillera en revanche bel et bien, les et septembre, un grand séminaire des maires sur le thème de la lutte à mener contre le terrorisme, à l’initiative de Christian Estrosi.
Equité territoriale : Danna pas convaincu
En dressant son bilan à la tête du Département, Eric Ciotti a mis en exergue une double volonté de rigueur budgétaire et d’équité territoriale. Sur le second point, il n’a toutefois pas réussi à convaincre le maire mélenchoniste de la Tour-sur-Tinée, Pierre-Paul Danna. « La solidarité territoriale, remarque ce
dernier, représente une des compétences majeures du Département et pourrait constituer, dans le nécessaire débat sur la réorganisation administrative, un argument fort en faveur du maintien de cette collectivité. Encore conviendrait-il que la pratique corresponde effectivement à la substance du principe. Or, dans la dernière période, cette solidarité dans notre Département semblait à géométrie variable, plus fondée sur l’allégeance, voire sur la soumission, que sur la mise en oeuvre d’une politique cohérente et sur l’intérêt général. Souhaitons que l’esprit républicain, revendiqué pour tous nos élus, reprenne son empire et que l’égalité retrouve la place qui doit être la sienne dans notre République. »
Leonetti dans l’attente
Jean Leonetti n’a pas encore fait son choix parmi les six candidats en lice (Laurent Wauquiez, Daniel Fasquelle, Florence Portelli, Laurence Sailliet, Julien Aubert et Maël de Calan) dans la course à la présidence de LR. D’abord parce que membre de la commission des sages en charge de trancher le sort des Constructifs, le maire d’Antibes se sent tenu à un droit de réserve. Et ensuite, dit-il, « parce que le culte du chef c’est bien beau, mais je me déterminerai surtout en fonction des projets, que j’attends de connaître plus dans le détail. »
Estrosi écrit aux maires
Le maire de Nice, Christian Estrosi, a adressé cet été un courrier aux maires des Alpes-Maritimes. Pour leur dire d’abord, à l’heure où se poursuit le débat sur la décentralisation et la recomposition des collectivités,
son souhait que « que rien ne se fasse qui sacrifie la cellule de base, la commune, pilier de notre organisation territoriale ». Et, en second lieu, insistant sur
« l’esprit de liberté» qui règne dans les
collectivités azuréennes, pour « mettre un terme aux rumeurs que certains ont intérêt à colporter sur une volonté totalement fausse de la Métropole NiceCôte d’Azur d’être hégémonique ou de renforcer ses compétences. La Métropole n’a jamais cherché à inclure en son sein des communes contre leur gré ni à obtenir du gouvernement une réforme qui dénature le conseil départemental des Alpes-Maritimes. »
Manif contre un état d’urgence « déguisé »
Une douzaine d’associations, dont Roya citoyenne, la LDH ou le MRAP, appellent à manifester, aujourd’hui à Nice, au départ de la place Garibaldi à h, contre « l’instauration d’un état d’urgence permanent » qui, estimentelles, découlerait du projet de loi visant à reprendre dans la loi commune des mesures jugées « liberticides et arbitraires », pour remplacer l’état d’urgence qui cessera en novembre.