Monaco-Matin

Victoria Ravva : « Je suis épanouie »

- PROPOS RECUEUILLI­S PAR ROMAIN HUGUES

Elle possède l’un des plus gros et plus beaux palmarès du volley, et du sport français. Deux fois championne d’Europe, dix-neuf fois championne de France, dix-huit fois vainqueur de la Coupe de France... Victoria Ravva est un monument. À l’occasion de la réception organisée à Nice par Philippe Manassero et le Comité Départemen­tal Olympique et Sportif (CDOS 06), en soutien à la candidatur­e parisienne aux JO-2024, la native de Tbilissi (Géorgie) s’est confiée sur sa nouvelle vie. Entre le RC Cannes et l’équipe de France, Victoria Ravva continue d’apporter son expérience. Pour notre plus grand bonheur.

Victoria, que devenez-nous ? Mon temps est bien pris, j’exerce deux emplois : je travaille à la ville de Cannes à mi-temps où je m’occupe des projets sportifs de la ville, je suis à la création de certains projets. Cannes est une ville qui bouge beaucoup, le maire est un grand sportif, c’est une fierté de travailler dans cette magnifique ville. Parallèlem­ent, je suis manager du club de volley du RC Cannes. C’est une grande fierté car j’ai passé toute ma carrière, presque ma vie, dans ce club. Pendant deux ans, j’étais en formation, à présent j’ai validé mon master en droit de sport et de marketing. Je m’occupe des partenaria­ts, de la communicat­ion du club entreprise, du développem­ent… C’est beaucoup de boulot mais je suis à fond et complèteme­nt épanouie, j’adore ce que je fais. Vous restez fidèle au Racing... Oui, et j’en suis fière. À vrai dire, j’ai du mal à m’imaginer travailler pour un autre club. Je continue cette magnifique aventure avec le Racing et j’en suis très heureuse. Cette saison va-t-elle d’ailleurs signer le renouveau du RC Cannes ? Je l’espère. On a bien recruté. On ne se cache pas derrière cette liste impression­nante d’arrivées. Pour le championna­t de France, on a certaineme­nt fait un des plus beaux mercatos. Il nous faudra assumer ces choix-là. Nous avons eu beaucoup de chance avec certaines joueuses, et ça fait boule de neige. Nous avons l’habitude d’avoir la pression. Nous avons gagné pendant des années, et l’an dernier nous avons fait une saison blanche. Ça fait très mal, mais c’était peut-être une obligation de passer par là. À présent, il y a une énergie nouvelle avec un nouvel entraîneur (Riccardo Marchesi, ndlr), une équipe renouvelée avec des anciennes qui reviennent comme Nadia Centoni. Christina Bauer, une pointue qui a fait sa carrière en Italie, nous a rejoints, et d’autres grandes joueuses aussi. Sur le papier, nous avons une grosse équipe, mais il faut que la cohésion se fasse. Quelles sont les premières impression­s après quelques jours de reprise ? Elles sont positives, tout le monde est motivé, les filles savent qu’elles n’ont pas vraiment le choix. Elles savent qu’elles sont venues pour gagner, elles connaissen­t toutes la pression… Si elles sont là, c’est qu’elles veulent relever ce challenge. C’est sûr que l’on espère récupérer le titre de championne de France mais le sport reste le sport, les autres équipes ne dorment pas non plus et ont été actives cet été. Mulhouse a une très bonne équipe, Le Cannet aussi, sans oublier Paris ou Nantes… Tous ces clubs ont réalisé de bons recrutemen­ts. Mais nous sommes aussi là pour gagner. Depuis votre arrivée en France, il y a  ans, le volley a-t-il évolué ? Oui, et même si elle a été longue, il y a eu une évolution. À travers des résultats. L’équipe de France masculine, par exemple, a gagné une deuxième fois la Ligue Mondiale, elle est aussi championne d’Europe . Les filles ont un nouveau projet qui sera peut-être opérationn­el lors de Paris- car l’équipe est composée de jeunes joueuses qui pourront peut-être y être. Là, elles ont fini parmi les trois meilleures équipes de la Ligue Mondiale de

e niveau. C’est une fierté pour nous. Le volley avance et progresse. On espère qu’il va y avoir cet élan, comme le hand qui n’était, à la base, pas le sport culturel en France et qui l’est devenu. Il y a donc une volonté de poser des fondations en vue des Jeux olympiques de Paris ... Oui, et j’ai beaucoup participé à ça, je suis ambassadri­ce et c’est une fierté. Je n’ai malheureus­ement jamais participé aux Jeux, mais je porte les couleurs de la France avec fierté. Paris-, c’est une aventure qui a l’air de bien se finir, puisque nous avons de très très grandes chances d’obtenir les Jeux. Mais j’ai une autre aventure qui se profile : mes deux petites volleyeuse­s. Je sais que le haut niveau n’est pas facile et qu’il est loin d’être acquis, mais j’ai un petit espoir, elles ont  ans, et peut-être qu’elles seront à Paris- si elles sont assez fortes. Si mes filles ne sont pas au rendez-vous, tant pis : il y en aura d’autres. L’important est de défendre notre pays. Verra-t-on bientôt Victoria Ravva dans l’encadremen­t de l’Equipe de France ? Pourquoi pas ! Récemment, j’ai accompagné l’équipe en Géorgie pour la Ligue Européenne, petite soeur du Grand Prix mondial. C’était magnifique et touchant, j’ai eu droit au respect des gens des deux pays que j’aime, la Géorgie et la France. J’espère continuer dans cette voie.

Mes deux petites volleyeuse­s ont  ans. Peut-être joueront-elles les JO  à Paris... ”

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(Photo François Vignola)

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