Monaco-Matin

Fin de la carence en logements sociaux

La représenta­nte de l’État est venue hier remettre l’arrêté de levée de carence en matière de logement social, saluant ainsi les efforts de la commune

- LUDOVIC MERCIER lmercier@nicematin.fr

Je remercie et félicite le maire de Beausoleil d’avoir tenu ses engagement­s sur les logements sociaux », a déclaré Gwenaëlle Chapuis, sous-préfète Nice-Montagne récemment nommée. En vertu de quoi, elle a remis officielle­ment à Gérard Spinelli, maire de la ville, l’arrêté de levée de carence. En clair : la ville est dans les clous, ce qui lui permet de ne pas payer les pénalités. «La ville, en sortant de cette carence si répandue sur le territoire national en matière de logements sociaux, a rempli une étape importante de son contrat. Elle a respecté et même dépassé les engagement­s pris dans le cadre du Plan Local de l’Habitat sur la période 2014-2016 avec, à ce jour, 302 logements en cours de réalisatio­n dont 129 sur la seule réhabilita­tion du Foyer Adoma et de nombreuses opérations en cours de mixité sociale sur la commune », s’est réjoui le maire. Un effort d’autant plus notable que la ville, qui est la plus dense du départemen­t (presque 15 000 habitants sur 3 km2), ne comptait que 535 logements sociaux en 2015, soit 8,07 %. Alors bien sûr, tout n’est pas rose, et le problème est loin d’être résolu à Beausoleil. La loi de solidarité et de renouvelle­ment urbain, dite SRU, impose un minimum de 25 % de logements sociaux pour toutes les communes de plus de 3 500 habitants. « Je n’aime pas dire que l’objectif de 25 % est une utopie. Quand on a vu les chiffres du plan local d’urbanisme, au début nous pensions que c’était infaisable, et pourtant nous avons réussi » constate-t-il. Et pour l’aider à ne pas lever le pied dans cette grande mission, il peut compter sur les services de la Préfecture. « Il y a un nouveau plan triennal qui va être mis en place, nous allons envoyer au maire le nouvel objectif de constructi­ons de logements sociaux. Les services de l’État mettront tout en oeuvre pour lui permettre d’arriver à tenir ces objectifs », détaille la sous-préfète.

Inquiétude

Alors Gérard Spinelli est déjà prêt à remettre son casque de chantier : « Nous commençons à travailler avec l’État, car nous avons un projet sur un terrain nu qui nous permettrai­t de bien avancer sur l’objectif. Mais cela demande beaucoup de volonté politique, mais aussi une acceptatio­n de la part de la population, car cela crée des nuisances. La ville est dense, donc le moindre chantier pose des sérieux problèmes de circulatio­n. Cela va être de plus en plus compliqué, mais il faut s’y atteler. » Mais s’il se comporte en bon élève, il ne peut réprimer une inquiétude : « Parfois, j’ai l’impression que nous sommes un peu isolés, car il y a des problèmes induits : créer une centaine de logements sociaux entraîne une trentaine d’enfants en plus dans les écoles. C’est 60 000 euros de dépenses supplément­aires. Or, depuis plusieurs années, on ne cesse de baisser nos dotations. Alors nous réduisons le budget de tous les côtés, nous tentons de trouver des recettes, d’être astucieux, mais à un moment, on arrivera au bout du système »

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(Photo Jean-François Ottonello) Gérard Spinelli a profité de la visite de la sous-préfète Gwenaëlle Chapuis, arrivée de Vendée le mois dernier, pour lui faire découvrir les installati­ons de la commune.

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