Son bébé avale du shit : son père finit en prison
Une enfant de 14 mois avait été hospitalisée il y a une semaine pour une ingestion de cannabis à Cagnes-sur-Mer. Ses parents ont été condamnés hier en correctionnelle à Grasse
Je suis désolé, ça n’arrivera plus jamais. Faitesmoi soigner », implore, plaintif, Abdelihak, 32 ans, dans le box du tribunal correctionnel de Grasse. Ce père de trois enfants, voiturier de profession, a laissé négligemment traîné du cannabis, drogue qu’il dit consommer au quotidien. «Sinon, je n’arrive pas à dormir », précise-t-il. Dimanche dernier, dans l’appartement familial de l’avenue de Grasse, à Cagnes-sur-Mer, sa fille de 14 mois a sans doute ingéré accidentellement de la résine de cannabis. À moins qu’elle n’ait inhalé une importante quantité de fumée toxique. La veille, ses parents avaient organisé une fête à la maison. Des joints ont été consommés sans modération.
euros dans la boîte à bonbons
La petite Cécilia (1), cadette de trois enfants, a été retrouvée dimanche, « bizarre »,« toute molle »,« elle ne faisait que dormir », se souvient sa mère. À l’hôpital, les analyses d’urine et de sang révèlent une présence significative de THC. Diagnostic : intoxication aiguë au cannabis. Un incident fréquent ces derniers mois, au point que l’hôpital Lenval à Nice a tiré le signal d’alarme dans Nice-Matin fin août (lire par ailleurs). Le parquet a décidé de placer les parents de Cécilia
en garde à vue. La mère a été remise en liberté. Le père est resté en prison. Le couple était jugé hier devant le tribunal correctionnel de Grasse pour répondre de détention de produits stupéfiants et abandon moral. « On a trouvé chez vous 152 grammes de cannabis ainsi que 9 700 euros en liquide », indique le président Marc Joando, tout en feuilletant les photos du domicile : « Il
y avait un certain désordre », note le magistrat. « Comment expliquez-vous la présence d’une telle somme d’argent dissimulée dans une boîte à bonbons ? » À la barre, la mère de famille se défend : « Je travaille depuis dix ans. On veut construire une maison en Tunisie. » Marc Joando fait remarquer que le frère de la jeune femme est en prison pour un go-fast .Le
magistrat suggère que l’argent pourrait appartenir au détenu. Abdelihak n’était pas loin d’avoir la même hypothèse devant les policiers. Il se rétracte à l’audience. « Vous avez trois enfants en bas âge. L’aînée a six ans. Vous dites faire des économies pour construire une maison. Pourquoi tolérez-vous des pratiques intolérables », fait remarquer un assesseur. L’administrateur ad hoc nommé par la justice pour suivre l’enfant, se veut rassurant : « Elle est remise de son intoxication. Elle semble par ailleurs suivie sur le plan de la santé par ses parents. » Le procureur Yoan Hibon rappelle que le couple dispose de « 4000 euros de revenus mensuels ». Il requiert six mois de prison avec sursis contre la mère. Trois mois ferme et trois mois sursis contre le père avec un maintien en détention. Le couple a juré que cette mésaventure lui avait servi d’électrochoc. Le tribunal se montre inflexible : un an ferme au père, à exécuter immédiatement. Un an de prison aménageable prononcée contre la mère qui, prise d’un malaise, a dû être hospitalisée pendant le délibéré.
1. Un prénom d’emprunt.