«Jean-Louis Grinda m’a convaincu»
Jean-Charles Allavena, l’ex-président d’Horizon Monaco, a décidé de rejoindre la liste Union Monégasque. Il explique ses choix et ses motivations
En 2013, il a été élu aux côtés de Laurent Nouvion et était président d’Horizon Monaco. Dès 2014, il fut le premier à dénoncer ouvertement les méthodes de travail du président du Conseil national. Il prit la présidence de La Nouvelle Majorité autour de Christophe Steiner en 2017, qui succéda à Laurent Nouvion évincé en 2016. Et le voilà en route pour 2018 avec Jean-Louis Grinda. La politique n’est pas un long fleuve tranquille. Pourtant, Jean-Charles Allavena montre, comme toujours, calme, détermination, implication et sens politique aiguisé. Et lui a choisi son parti : ce sera Union Monégasque.
Pourquoi avoir fait le choix de vous engager aux côtés de Jean-Louis Grinda? J’ai eu beaucoup de discussions avec Jean-Louis Grinda d’une part, Stéphane Valeri d’autre part. Il y a l’affirmation d’un certain nombre de convictions avec le leader d’UM. Avec Stéphane Valeri, le programme c’est «Je reviens»; rien d’autre. Je ne sais pas comment il va aborder sa campagne. C’est le plus ancien de tous ; ce qui est parfaitement respectable. Mais le poste de président n’est pas un dû.
L’expérience peut toutefois être un vrai atout… Je veux travailler avec des gens qui ont des méthodes de travail qui me ressemblent. Il y a une grande franchise de discours avec UM et l’acceptation que des discours peuvent être différents. Le rôle du leader, c’est d’harmoniser les points de vue. J’ai fait mon choix cet été. Jean-Louis Grinda m’a convaincu. J’ai vécu un problème de fonctionnement avec Laurent Nouvion. J’ai senti qu’il pourrait se passer la même chose avec Stéphane Valeri. Les erreurs, on les fait une fois, pas deux.
Vous êtes sévère avec Stéphane Valeri… Il présentera les propositions que les Monégasques veulent entendre. Son objectif est d’être élu. Jean-Louis Grinda, lui, admet la possibilité de perdre. Nous ne renoncerons pas à la défense de nos idées pour gagner.
Que pensez-vous de la candidature de Béatrice Fresko et du retrait de Laurent Nouvion? Ce n’est pas une nouvelle qui est aussi surprenante qu’elle en a l’air. On a tous constaté la place qu’a prise Béatrice Fresko dans l’hémicycle. Elle s’exprime sur beaucoup de sujets. Elle est restée fidèle à Laurent Nouvion et c’est parfaitement respectable. L’effacement de Laurent Nouvion tient au fait qu’il est assez lucide sur ses probabilités de perdre. Ça ne
lui fait certainement pas plaisir. Une femme tête de liste, c’est une première et un signe fort de renouveau. La commission spéciale que je préside a surtout travaillé sur les incompatibilités et inéligibilités, ainsi que sur le texte concernant la transparence avec le contrôle des recettes et dépenses électorales. Il y a eu douze commissions à ce propos. Le texte était prêt tout début juillet. Certains élus n’ont pas voté la demande de convocation d’une session extraordinaire. Un projet de loi sera donc présenté début octobre car le gouvernement a déposé un nouveau texte, copie conforme du texte amendé. La loi sera votée en octobre de toute évidence et sera applicable immédiatement. Les élus pensent que euros
d’enveloppe budgétaire par groupe, pour une campagne, est une somme suffisante. En votant la loi en octobre, le contrôle s’impose donc sur les deux derniers mois de campagne. Ce n’était pas l’objectif. Mais l’intention est là – et forte.
Le premier point de désaccord entre vous et UM, c’est l’amendement budgétaire. Votre réflexion a-t-elle évolué? J’ai souvent dit qu’une notion d’amendement budgétaire à majorité qualifiée ou surqualifiée ne me choque pas. Une majorité simple, non. Ça, c’est la théorie. Après, il y a le positionnement pratique. On fait en permanence de l’amendement budgétaire sans le dire. Et on a changé d’époque…
On vous sait européiste. Cette inclinaison a-t-elle été Oui, je crois qu’il faut mener cette négociation. Le souverain a lancé un message d’une clarté absolue. Rien ne laisse penser à une dérive, quelle qu’elle soit. Alors oui, je suis européiste comme Bernard Pasquier.
Déjà deux listes, bientôt trois. Pensez-vous qu’une alliance soit possible? Avec HM? Oui trois listes, voire quatre, c’est énorme à l’échelle du pays. Il y aura peut-être des rapprochements. Celui avec HM n’est pas totalement saugrenu. Ça paraît inévitable. Les postures de listes auront forcément un impact sur les séances. Mais quand on dépassera les polémiques faciles, on se rendra compte que le président Christophe Steiner a accepté un poste difficile dans un contexte politique tendu. Nous avons fait un très gros boulot durant mois. Nous avons travaillé ensemble. Je suis toujours président du groupe Nouvelle Majorité et je n’alignerai pas mes positions sur celles de l’UM.