Au chevet des Antilles, Macron défend son gouvernement
Emmanuel Macron est arrivé, hier, à Saint-Martin et Saint-Barthélemy où il a rencontré les populations sinistrées. Il a promis un retour à la vie normale rapidement
Emmanuel Macron, au chevet des îles SaintBarthélemy et SaintMartin dévastées par l’ouragan Irma, a défendu l’action de l’exécutif face aux critiques et promis une reconstruction exemplaire, avec pour priorité le « retour à la vie normale ». M. Macron a atterri peu avant 10 heures à Saint-Martin, où il a rencontré des sinistrés de l’ouragan, avant de se rendre à Saint-Barthélemy. Il devait ensuite passer la nuit à Saint-Martin avant de rentrer mercredi matin en Guadeloupe, pour « aller auprès des victimes et faire le point avec les élus ». « Le retour à la normale est la priorité absolue », avait auparavant lancé le chef de l’Etat depuis le tarmac de l’aéroport de Pointe-à-Pitre, accompagné des ministres des Outre-mer, de l’Education, et de la Santé. Il a évoqué un bilan revu à la hausse de « onze morts » et « plusieurs blessés et disparus » après le passage d’Irma. Défendant l’action du gouvernement
« Nous lançons, après les sénatoriales, pour ne pas interférer dans cette élection, un mouvement d’élus locaux qui veulent se placer au-dessus de la mêlée. »
« un comité de membres fondateurs d’une cinquantaine d’élus qui illustre la France dans sa diversité » « structure ». « Chacun sera libre d’apporter sa contribution, grâce à une vraie interactivité, tout en pouvant garder une appartenance à sa formation politique. La porte sera ouverte à tous ceux qui se reconnaîtront dans notre démarche. »
« Soutenir tout ce qui est dans l’intérêt de notre pays. Emmanuel Macron a engagé des réformes que personne n’a su ou osé faire dans les trente dernières années. Il y a dans sa détermination quelque chose de Margaret Thatcher. Naturellement, je ne soutiendrai pas n’importe quelle réforme mais j’appuierai toutes celles qui rompent avec le passé. Si la France ne se réforme pas au rythme où nous réformons nos propres collectivités territoriales, alors les extrêmes l’emporteront lors des prochaines échéances électorales. »
« secte » en amont et en aval, critiquée par une partie de l’opposition mais aussi des sinistrés sur place, M. Macron a assuré que son équipe « a répondu dès que l’information a été donnée, donc plusieurs jours avant, et constamment tout au long de cette crise ».
Appel à l’union nationale
Face aux critiques, le chef de l’Etat a appelé à l’« union nationale ». Il s’est cependant dit « favorable » à une commission d’enquête parlementaire pour juger l’action du gouvernement, « mais au bon moment ». Condamnant également des « débordements inacceptables » suite à la catastrophe, le président a annoncé un « retour à l’ordre public ». Il a déclaré qu’il serait, hier soir, « au côté des forces de l’ordre en patrouille » à Saint-Martin. Emmanuel Macron a également annoncé un retour de la distribution d’eau potable sur le territoire « à partir du 20 », mais temporairement Le Figaro
« Si à l’arrivée il s’agit de continuer à concurrencer le Front national, à faire de la surenchère et à multiplier les coups de menton, il est évident que ce n’est plus au sein des Républicains que la droite française serait représentée », en « quantité moins importante que ce qu’il y avait avant l’ouragan » .Ila également promis que « d’ici la fin de semaine dans tous les points sensibles » l’électricité serait restaurée, notant que « 50 % des foyers » ont retrouvé le téléphone. Enfin concernant les écoles, le chef de l’Etat a souhaité que certaines ouvrent « dès la semaine prochaine, même pour quelques heures ».
Les écoles rouvertes à la Toussaint
Des « tentes gonflables » seront livrées pour assurer des cours. Il vise un retour à la normale « d’ici à la Toussaint » pour l’ensemble des élèves. Un délégué interministériel a été nommé pour assurer la coordination de la reconstruction. Les ponts aériens et maritimes ont repris pour évacuer les plus vulnérables et acheminer du fret et des vivres. Environ 85 tonnes de nourriture, un million de litres d’eau et 2,2 tonnes de médicaments ont déjà été transportés. À Saint-Martin, la population se pressait à l’aéroport pour quitter l’île. Des listes de tous ceux qui veulent partir seront « constituées » , avec une priorité donnée « aux personnes les plus fragiles et dont les logements seraient inhabitables » a précisé la veille le Premier ministre Edouard Philippe. Air France a annoncé, hier, la mise en place d’un vol supplémentaire demain entre Pointe-à-Pitre et Paris, en plus du vol quotidien, pour « renforcer le rapatriement des sinistrés ». Lundi, 278 rescapés sont arrivés à Roissy. « Onestrestés quatre, cinq jours sans aide, à se défendre tout seuls contre des gens armés », a raconté Fabrice, propriétaire de restaurant à Saint-Martin. « La gestion de l’État français ? Je suis vraiment désolé, mais zéro. On n’a pas du tout été soutenus », a-t-il insisté.