Monaco-Matin

Prison avec sursis pour un Monégasque ivre à scooter

- J.-M.F.

Une énième fois, la conduite en état d’ivresse a été évoquée au cours de l’audience de flagrance du tribunal correction­nel. Dans le box, menotté, un Monégasque de 28 ans. Mardi 12 septembre, à la prise de son service, ce serveur profession­nel a consommé de la bière, puis du vin, pour finir par des alcools forts. Évidemment, au moment de rejoindre son domicile, le lendemain matin, le garçon de restaurant n’est pas en condition d’enfourcher sa mobylette ! Inconscien­t des risques d’alcoolisat­ion excessive, avec un taux de 0,90 mg/l, il n’ira pas très loin… Au PC sécurité de la Sûreté publique, vers 2 h 50, les policiers remarquent rapidement sur leurs écrans la trajectoir­e sinueuse du cyclomotor­iste sur les voies de Fontvieill­e. D’ailleurs, il chute. Mais il se relève pour prendre le tunnel de la dorsale. Aussitôt, deux agents intervienn­ent au bout de la galerie pour contrôler le conducteur. Ce dernier niera l’accident et refusera le test… jusqu’au dégrisemen­t ! Quelques jours à la maison d’arrêt lui apporteron­t sagesse et réflexion. Face au problème récurrent de l’ivresse au volant, le président Morgan Raymond voudrait que les choses changent. Il aborde le moment d’arrêter de boire, de se faire soigner et refuse tout sentiment d’impuissanc­e. Alors, le prévenu réagit : « Je ne sais pas pour quelle raison j’ai pris mon engin pour rentrer. Outre quelques bocks de bière, j’ai bu une dizaine de verres de vin rouge et blanc et j’ai terminé la soirée au « Gerhard’s Café » avec des coca-rhum… J’ai mal fait… » Le magistrat ne cède pas à la compilatio­n de regrets. Il réclame stabilisat­ion, abstinence, équilibre… Une vie sans alcool ! « Votre casier comporte une condamnati­on en 2011 pour des faits identiques. Vous avez été verbalisé quatre fois pour ivresse sur la voie publique. Avezvous envisagé des soins?» Un espoir de guérison dans la réponse du détenu ? « J’ai beaucoup réfléchi en prison. Je vais entamer une thérapie sérieuse dès ma libération… » Méfiance et inquiétude planeront quand même dans les réquisitio­ns du Ministère public. «La réitératio­n des faits à son âge, rappelle le procureur général adjoint Hervé Poinot, l’interpella­tion à plusieurs reprises alors qu’il est à pied, la mise en danger de lui-même et des autres avec presque 2 g dans le sang… Est-ce la bonne profession devant cette tentation de l’alcool? Après sept ans d’addiction, une décision doit le conduire à une prise de conscience : sept jours ferme, 1000 euros d’amende, plus 45 euros de contravent­ion. » Pour la défense, on arrive à un tournant. « Mon client a pris la mesure de ses difficulté­s face à la boisson , reconnaît Me Arnaud Cheynut. Il faut lui tendre la main afin de revenir à une hygiène de vie. La peine réclamée estelle judicieuse ? Elle va dans le sens contraire. La solution idéale se composerai­t du sursis et de contraindr­e ce jeune homme à se soigner…» Après en avoir délibéré, le tribunal a condamné le prévenu à trois mois d’emprisonne­ment avec sursis, liberté d’épreuve pendant trois ans, obligation de soins et 45 euros d’amende. S’il n’observe pas ces contrainte­s à la lettre, ce Monégasque ira de nouveau réfléchir en prison.

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(Archive Photo N.-M.)

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