Monaco-Matin

BOL D’OR AU CIRCUIT PAUL-RICARD Le Castellet à l’heure GMT

Dix ans après son triomphe à Magny-Cours, l’équipe GMT94, championne du monde EWC en titre, a hissé le pavillon bleu Yamaha en terre varoise, hier, grâce au trio Checa-Canepa-Di Meglio

- GIL LÉON

Attention, apparence trompeuse ! Ce matin, si vous jetez un oeil directemen­t sur le classement final du Bol d’Or, sans rien savoir du déroulemen­t de cette 81e édition suivie avec ferveur par 68 000 mordus de frissons mécaniques sur deux roues, peut-être penserez-vous que les héros du week-end ont pris le large à toute blinde avant de caracoler en tête loin devant le reste de la meute. Mais non! Fausse piste. Sous le damier de la délivrance, d’accord, la Yamaha YZF-R1 de l’équipe GMT94 a bien raflé la timbale avec 9 tours de marge. Le même gouffre que celui creusé l’an dernier par l’intouchabl­e GSX-R du Suzuki Endurance Racing Team. Mais la comparaiso­n s’arrête là. Car c’est au terme d’une âpre bataille que l’Espagnol David Checa, l’Italien Niccolo Canepa et le sprinteur toulousain Mike Di Meglio champion du monde vitesse 125 cc en 2008 - sont parvenus à hisser le pavillon bleu de la firme aux diapasons en terre varoise. «Un duel magnifique, comme on les aime », savoure Christophe Guyot, le patron du commando val-de-marnais qui achève là une année 2017 ô combien exceptionn­elle ponctuée par la conquête du titre mondial EWC il y a un mois et demi à Suzuka. « Je salue nos pilotes qui se sont livrés à fond sans commettre la moindre faute. Regardez les chronos. Ça tournait plus vite en course que pendant la qualif’. Même la nuit! Un rythme fou. Il le fallait. Deux fois, dix fois, vingt fois, nous avons été au bord de la rupture. On aurait pu craquer. Finalement, c’est notre rival qui a flanché. »

Coude à coude haletant

La Suz’ toute neuve des tenants du trophée, en proie à des petits soucis de jeunesse, ayant lâché prise avant le retour du soleil, la réplique la plus forte est venue du camp Honda.

“On

savait que les pneus Bridgeston­e utilisés par nos adversaire­s réclamaien­t un peu de temps pour chauffer en début de relais. Notre tactique consistait donc à leur mettre un maximum de pression pour les pousser à la faute. Voilà, ça a marché !”

Ainsi, au carillon de 11 heures du matin, la CBR1000RR de la structure japonaise F.C.C. TSR tenait encore et toujours la cadence. Coude à coude haletant jusqu’au crash décisif du Grassois Alan Techer, contraint de prendre de plus en plus de risques (lire ci-dessous). Les leaders, quant à eux seulement freinés par deux « stop-and-go » de 30 secondes et une panne d’essence à l’entrée de la voie des stands, pouvaient alors conclure leur chevauchée fantastiqu­e en mode croisière. « Ce Bol, l’équipe voulait le décrocher une seconde fois », souligne Guyot. « Le PaulRicard ne nous avait pas souri en 2015 (2e, ndlr) et 2016 (9e). De quoi décupler l’énergie et la déterminat­ion de chacun d’entre nous, pilotes, mécanos... » Comme du côté de MagnyCours, voilà pile dix ans, l’heure GMT a donc fini par sonner, hier au Castellet.

 ?? (Photo Frank Muller) ?? Déjà vainqueur au Mans, à Oschersleb­en et au Slovakia Ring, Mike Di Meglio a achevé sa première campagne en endurance et sa découverte du Bol d’Or en beauté, hier. Pas mal, le « débutant »...
(Photo Frank Muller) Déjà vainqueur au Mans, à Oschersleb­en et au Slovakia Ring, Mike Di Meglio a achevé sa première campagne en endurance et sa découverte du Bol d’Or en beauté, hier. Pas mal, le « débutant »...

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