Couverture : un choix à la carte dans la région
L’Autorité de régulation des communications (Arcep) a mis en ligne hier une carte interactive qui permet aux consommateurs de comparer les différents opérateurs de téléphonie. Verdict
D’ici la fin de l’année il n’y aura plus du tout de cabines téléphoniques. Avec l’avènement du téléphone portable ces reliques d’un autre temps n’auraient plus d’utilité. Et pourtant… Une carte interactive, mise en ligne hier par l’Arcep le gendarme de la téléphonie mobile, montre que l’ensemble du territoire azuréen est encore loin d’être couvert. Des zones « blanches » subsistent, même si ce terme est à prendre avec des pincettes. Y compris en zone urbaine. Cet outil, dont le degré de précision est de l’ordre de 50 mètres, pointe en outre les différences entre opérateurs. Et c’est bien l’objectif assumé par l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep).
Obliger les opérateurs à investir
« L’idée, c’est de permettre au consommateur, en fonction de son lieu de vie, de choisir l’opérateur le plus pertinent », explique Jean-François Hernandez de l’Arcep, qui rappelle que ce travail-là, le gendarme des télécoms le fait en réalité «depuis des années». Si ce n’est que le banc d’essai de la haute autorité s’affiche désormais à la vue de tous. Et ça change tout ! Du moins l’Arcep l’espère. « Car, désormais, les consommateurs vont pouvoir voter avec les pieds », ironise JeanFrançois Hernandez. « In fine ça devrait les obliger à investir davantage pour améliorer leur couverture. Et c’est l’objectif ! » Les grands noms de la téléphonie mobile que nous avons contactés affirment néanmoins accueillir « favorablement » cette mise en concurrence publique qui, selon eux, ne fait que « souligner la force de leur réseau ». Ils n’hésitent d’ailleurs pas à révéler les sommes pharaoniques investies pour améliorer leur maillage du territoire. Ainsi Orange annonce un plan d’investissement de «17 milliards d’euros sur 2015-2018 » .SFRa déboursé « 2,3 milliards pour la seule année 2016 »
Des différences mais…
Il n’en demeure pas moins que la carte interactive de l’Arcep semble montrer des différences significatives entre opérateurs dans le département. Ainsi SFR semble avoir la moins bonne couverture. Et pourtant, rappelle son directeur des relations régionales, Bernard Crozes, cette même autorité «nous a classés, en mai dernier, meilleur réseau 4G du territoire y compris dans les zones peu denses, avec cinq ans d’avance sur le programme de déploiement qui nous avait été imposé. » Free, le dernier arrivé sur le marché, semble néanmoins bénéficier de la meilleure couverture dans le département. A ce détail près, que la carte de son réseau prend en compte le contrat d’itinérance qui lui permet d’utiliser une partie des infrastructures d’Orange. « Or ce contrat, rappelle justement Orange, a fait l’objet en juin 2016 d’un avenant qui prévoit une limitation progressive de l’accès à nos équipements et dont le terme est fixé à la fin 2020. » D’ici là, Free a intérêt à multiplier ses propres antennes s’il ne veut pas voir sa carte de couverture pâlir d’un coup. Or, « ce n’est pas si simple, rappelle Bernard Crozes. Une nouvelle antenne c’est 100 000 à 200 000 d’investissement et un délai minimum de 24 mois compte tenu des différentes obligations administratives ». Tel est le prix à payer pour assurer ce que Jean-Paul David, le président de l’association des maires ruraux des Alpes-Maritimes, appelle «la première des égalités ». 1- www.monreseaumobile.fr