RX / GRC LITES « Impossible de rêver mieux »
Déjà doublement couronné champion, Cyril Raymond a éclaboussé de son talent la catégorie Espoir sur la scène mondiale et aux Etats-Unis. De quoi frapper à la porte du World RX...
Voilà, c’est fini. Déjà fini ! Dimanche septembre, Cyril Raymond a parachevé son irrésistible marche triomphale au fin fond des Etats-Unis. Sept jours à peine après s’être adjugé une deuxième année consécutivement la couronne mondiale RX, cette fois en tutoyant la perfection dans le chaudron breton de Lohéac, l’étoile montante de la galaxie rallycross a doublé la mise du côté de Seattle, à deux pas du Canada et de l’océan Pacifique. Le titre GRC Lites - le championnat US réunissant les meilleurs espoirs américains de la discipline - lui tendait également les bras, donc le « serial winner » varois s’est empressé de le saisir. Et maintenant ? Alors qu’il lui reste une finale à disputer de part et d’autre, sans enjeu hormis celui d’étoffer un peu plus son impressionnant tableau de chasse, le jeune Raphaëlois ( ans) peut dès à présent dresser un sacré bilan. Avec le regard tourné vers l’ascenseur qui devrait logiquement lui ouvrir les portes de la cour des grands. Le World RX, sa cible ultime... Franchement, fin avril, au moment de décoller en direction de Memphis, comment imaginer un tel scénario ? Bien sûr, j’avais alors un seul et unique objectif en tête. Réaliser le doublé. Conserver la couronne RX et conquérir celle du GRC Lites. Mais de là à penser que je les coifferai l’une et l’autre dès l’avant-dernière étape, il y avait un pas.
Lohéac ? En début de saison, justement, je m’étais fixé
comme petit défi personnel de concrétiser là-bas. Pour y arriver, il fallait réussir un parcours sans faute lors des cinq manches précédentes. Après mon faux pas en Suède (pneu arrière gauche déjanté en finale, ndlr) ,ça semblait compromis puisque je ne comptais que points d’avance sur Dan Rooke. Mais voilà, l’improbable s’est produit. Contre toute attente, lui ne s’est pas qualifié en finale. Moi, j’ai tout gagné d’un bout à l’autre. Devenir champion devant le public français, la famille, les amis, ce fut une émotion très forte. Impossible de rêver mieux ! Cyril Raymond : « L’expérience engrangée en m’a permis de faire la différence. On trouve toujours les bons réglages et je suis plus constant au volant. »
La joie a-t-elle été aussi intense le week-end suivant à Seattle ? Ah oui ! Après ce doublé inédit en Mondial RX, je voulais absolument en réussir un autre. Personne n’avait réalisé une telle passe de deux jusque-là. Donc pas question de se relâcher. Si mon avance s’avérait plus conséquente, il fallait rester concentré. Le premier jour pèse lourd puisque je gagne tandis que Conner Martell, mon
principal rival, achève son week-end prématurément après un accident. Le lendemain, un crash collectif dans le premier virage de la finale aurait pu ternir la fête. Mais le départ est redonné et je finis avec une carrosserie bien froissée, le train avant ouvert et une boîte de vitesse agonisante. Pour moi, il s’agissait d’un saut dans l’inconnu. Je n’avais jamais mis les pieds aux États-Unis
auparavant, j’étais le seul Européen en lice. Les Américains m’attendaient au tournant, donc c’est bien d’avoir répondu présent.
Quelle a été la clé de la réussite selon vous ? Je pense que l’expérience engrangée en m’a permis de faire la différence. Avec l’équipe Olsbergs MSE, quel que soit le profil de la piste, on trouve toujours les réglages adéquats, désormais. Quant à moi, j’estime avoir gagné en constance. Dans les phases de départ, j’ai bien progressé. Pareil pour la gestion des courses. Je ne commets plus d’erreur. Oui. J’espère que l’on va me donner ma chance en Supercar. Pour l’instant, rien n’est décidé. Naturellement, j’ai envie de découvrir le top niveau. Avec des têtes d’affiche comme Loeb, Solberg, Ekström, le World RX continue de monter en puissance. Le championnat du monde constitue la piste prioritaire à mes yeux, bien sûr. Si la porte s’ouvre, il faudra faire en sorte d’apprendre vite. Le plus dur reste à venir. Le plus beau aussi, peut-être...
Votre objectif dans l’immédiat? Remporter les deux finales, pardi ! Rendez-vous à Los Angeles (le octobre) puis en Afrique du Sud ( novembre). Cela me permettrait de conclure avec victoires au total. Mon numéro fétiche ! Et puis je vais en principe participer une troisième fois au Rallye du Var (- novembre), sur une DS R ou une R. Avec une seule ambition : aller au bout sans encombre.