On en sait plus sur l’avenir de la villa Santo Sospir
Les visites, déjà confidentielles, de cette villa à Saint-Jean-Cap-Ferrat, chère à Jean Cocteau vont devenir très privées. Propriété de la famille Weisweiller jusqu’en 2016, elle a été rachetée par une famille russe: les Melia
Si le nom Santo Sospir ne vous dit rien, sachez qu’il s’inspire de celui que donnaient les femmes de marins au Cap situé entre Villefranche-sur-Mer et Beaulieu-sur-Mer. Bien avant que les topographes ne le baptisent Ferrat. La villa Santo Sospir est aujourd’hui mondialement connue : c’est l’iconique demeure de la Riviera française, où Jean Cocteau a vécu pendant treize ans. Elle a été rachetée par la famille Melia à Carole Weisweiller, l’an dernier. Carole, la fille de Francine – une proche de Jean Cocteau jusqu’à sa disparition – avait rencontré toutes les difficultés du monde pour entretenir et conserver cette maison dans le patrimoine familial. Ce bien si particulier était à la vente depuis quelques années.
Les amateurs de l’artiste en priorité
Pour douze millions d’euros, la famille Melia s’en est portée acquéreur. Le doute a immédiatement plané sur la continuité de l’ouverture au public de ce monument classé. La villa sera dorénavant réservée aux amateurs de l’artiste touche-à-tout. Il faudra montrer patte blanche pour découvrir les fresques de l’artiste et la décoration
: « Nous voulons éviter les visites cornets de glace », explique un proche de la famille déjà propriétaire de biens prestigieux sur la presqu’île et à Èze. Les clients du
Grand-Hôtel du Cap-Ferrat pourront aussi la visiter, dans le cadre d’un partenariat exclusif. Le prestigieux établissement Four Seasons Hôtels propose dorénavant
une « expérience » à ses clients : un dîner dans une oeuvre d’art. Yoric Tièche, le chef étoilé concocte même un menu dédié (lire ci-dessous). Mais les visites seront cependant suspendues pendant au moins un an.
Rénovation de plusieurs millions d’euros
Ilia Melia, va en effet entreprendre une rénovation complète de la demeure et des oeuvres de Jean Cocteau. Plusieurs millions d’euros vont être investis pour restaurer ces peintures murales. Et “soigner” la villa, qui souffre de gros problèmes d’étanchéité. Pendant quelques semaines seulement, celle-ci est encore visible les mardis, mercredis et vendredis, sur rendez-vous par groupe de dix maximum. Les Melia semblent vouloir cadrer les visites avec des directives très strictes. « La villa est victime de son succès », note le maire de Saint-JeanCap-Ferrat, Jean-François Dieterich. Ilia Melia est d’accord pour qu’elle continue à être ouverte au public afin de mettre en valeur ce patrimoine. En amateur d’art éclairé, il a pris le temps d’analyser la situation : « Les travaux sont nécessaires et, pour Saint-Jean, c’est une bonne chose. Cela va permettre de perpétuer l’image de Cocteau et participer à la notoriété de la commune. »