Monaco-Matin

Opéra : chant et danse ont eu leur soirée de gala

Les saisons chorégraph­ique et lyrique ont été ouvertes en commun, jeudi soir, lors d’une manifestat­ion hautement élégante

- ANDRÉ PEYREGNE

Des badauds et curieux se massaient jeudi soir devant l’entrée du Casino pour voir défiler les robes de soirée blanches ou rouges, les smokings et les noeuds papillons qui se rendaient au spectacle. Une manifestat­ion de gala allait se dérouler, présidée par la princesse Caroline, dont le « dress code » – comme on dit actuelleme­nt dans le langage internatio­nal du beau monde – était : «tenue de soirée, robes longues blanches ou rouges ». Les entrées aux soirées de gala, en Principaut­é, constituen­t toujours des événements en soi pour les passants. Les flashes crépitaien­t. Les commentair­es allaient bon train. La soirée de gala était nouvelle en son genre : elle était destinée à célébrer l’ouverture commune des saisons de l’Opéra et les Ballets.

Jeunes chanteurs

Dans la salle, le spectacle est précédé par une interventi­on à deux voix de JeanLouis Grinda et Jean-Christophe Maillot, heureux directeurs des deux prestigieu­ses entités culturelle­s monégasque­s. Puis le rideau s’ouvre sur « Presque rien ». Ceci n’est pas un jugement de valeur mais le titre du ballet de Jean-Christophe Maillot qui est proposé. Deux danseurs admirables, Maude Sabourin et Christian Tworzyansk­y, racontent en dansant la vie d’un couple au bord de la rupture. Ils s’enlacent ou se tournent le dos, s’attirent ou se repoussent, brillent sous les projecteur­s, mais sont toujours à deux doigts d’être happés par le néant de l’obscurité. C’est le contraire de Roméo et Juliette. Et pourtant, que de beauté, que d’art dans cette danse aux gestes émus et virtuoses, aux élans fluides ou calculés ! À cela succède le concert des jeunes de l’Académie lyrique de l’opéra de MonteCarlo. Pendant quinze jours, des jeunes chanteurs, russes pour la plupart, sont venus se perfection­ner à l’Opéra de Monte-Carlo en travaillan­t auprès de maîtres parmi lesquels figurait le prestigieu­x baryton José Van Dam. On est fier de signaler que l’un des chefs de chant était le pianiste monégasque Benjamin Laurent dont la carrière s’effectue en ce moment entre l’Opéra de Paris, le Festival d’Aix où il accompagna­it Don Giovanni cet été, et le Bolchoi de Moscou où il sera prochainem­ent. Il y a pire comme début de carrière !

Le public sur scène

Dans la guirlande des chanteurs qui se déploie devant le public, dont les tenues ne sont pas astreintes aux couleurs rouges et blanches du dressing code, on remarque alors l’envol de la soprano Yulia Mennibaeva, qui ouvre le récital en chantant du Glinka, la présence des sopranos Ksenia Nesterenko, Julia Lozhenskaï­a et de la mezzo Maria Zakhina dans Eugène Onéguine et le Prince Igor, et le brio du baryton Viacheslav Vasiliev, qui s’offre à vous, les bras largement écartés, à la manière d’un ténor. Après quoi, une partie du public est restée pour un dîner en musique conclu par un bal sur la scène de l’opéra. Les robes rouges et blanches ont évolué parmi les noeuds papillons. Une fois n’est pas coutume, le public était sur scène. De là, il avait sur la salle, l’espace d’un soir, le point de vue qu’auront bientôt les artistes lorsque la saison aura recommencé et qu’il aura retrouvé sa place.

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(Photo Alain Hanel / Opéra de Monte-Carlo) Les jeunes artistes de l’Académie lyrique de l’Opéra chantent et dansent sur la scène de la Salle Garnier.

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