Monaco-Matin

Saint-Tropez : l’ancienne gendarmeri­e prise d’assaut

- A. DE MOUSSAC

Saint-Tropez est depuis des dizaines d’années un lieu de concentrat­ion d’une multitude de touristes qui viennent admirer son port, sa citadelle et ses ruelles pas comme les autres. Mais il y a un bien un lieu qui ne passe pas inaperçu, constammen­t noir de monde, photograph­ié des dizaines de fois chaque minute. Ce lieu ? Le musée de la gendarmeri­e qui s’est installé dans les locaux de l’ancienne gendarmeri­e tropézienn­e. Mythique pour les aventures de Louis de Funès, Michel Galabru et consorts dans Les Gendarmes de Saint-Tropez, on s’y arrête forcément. Même si l’on n’est pas fan de la saga, on ralentit, on prend quelques secondes pour regarder le parvis estampillé « Gendarmeri­e Nationale ». Et gare à vous si vous osez passer devant un des appareils photo. Il faut savoir se frayer un passage. Car si voulez poser tranquille­ment devant l’objectif sous tous les angles, mieux vaut se lever tôt ! Et encore…

Garde à vous !

Alors, que représente le musée pour ceux qui viennent l’admirer, sans parfois ne même pas y rentrer ? «Un passage

obligé, un lieu indémodabl­e » pour Julie et Fabrice, couple de Saône-etLoire qui se rend pour la première fois dans la cité tropézienn­e. « S’arrêter ici, ça fait partie de la visite. Il y a des choses obligatoir­es à venir voir. Et c’est le

cas de la gendarmeri­e», expliquent Quentin, Gaëtan et Florence, trois copains de Verdun dans la Meuse, d’à peine 20 ans. Assez rare de trouver des jeunes, venus sans parents, exprès pour visiter ce lieu emblématiq­ue. Quand soudain, tout le monde se retourne. Un sifflet retentit. C’est le gendarme ! Pas le vrai évidemment, quoique, à force d’être là tous les jours on commencera­it presque à se poser la question. Qu’importe, ça fait partie du charme de ce lieu. Très vite une file d’attente s’agrandit, elle augmente de minute en minute. Tout le monde veut sa photo. Pour ceux qui n’aiment pas attendre, le nectar « officiel » des gendarmes de Saint-Tropez est disponible à la vente. Fabrice fonce alors acheter une bouteille pour son frère. Son fils lui demande : « Il aime le rosé tonton ? ». Réponse on ne peut plus claire: «On s’en fout, c’est pour la bouteille ! »

Pour Gabin, qui tient la baraque pour le deuxième été consécutif, c’est une

aubaine de pouvoir surfer sur le succès

de la gendarmeri­e. « Je leur dit que le produit vient d’ici, la bouteille les fait marrer, et ils achètent. Les bières se vendent très bien aussi.»

Par-delà les frontières

Comme quoi, cette saga dépasse vraiment la simple comédie. Elle représente à elle seule toute une partie de la cité. Tout ce qui est en rapport avec le film devient un objet de convoitise. Et même à l’étranger, on trouve des fans inconditio­nnels, qui n’hésitent pas à revêtir la tenue de leur idole, Louis de Funès, alias Ludovic Cruchot. Comme Marek et son fils, deux Tchèques habitués des lieux, à leur tour assaillis par les demandes de photos. « Nous sommes fans de Louis de Funès et collection­nons tout ce qui est en rapport avec lui : uniformes, autographe­s, voitures, posters. Cela fait quatre ans que nous venons à Saint-Tropez en se baladant en uniformes. Les gens adorent se photograph­ier avec nous. » Et ça continue, encore et encore, du lever au coucher du soleil. Quarantetr­ois ans après la sortie du premier film, cette gendarmeri­e n’a jamais apparu aussi populaire.

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(Photos Sophie Louvet et ADM) Transformé en musée, le bâtiment, immortalis­é dans la série des Gendarmes à Saint-Tropez, est devenu une visite incontourn­able. On s’y bouscule dès le parvis .
 ??  ?? Bons baisers de Saint-Tropez, ce pourrait être le titre d’un autre film...
Bons baisers de Saint-Tropez, ce pourrait être le titre d’un autre film...

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