Sereine Mauborgne : « Nous ne porterons pas atteinte aux libertés individuelles »
En première ligne cette semaine, Sereine Mauborgne. Membre depuis cet été de la commission Défense, la députée LREM de la 4e circonscription du Var planchait encore hier après-midi à l’assemblée, en prévision des débats autour du projet de loi sur la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme qui devraient durer jusqu’en milieu de semaine. « Nous partons du principe que la menace terroriste est durable. Nous ne pouvons donc pas continuer à maintenir éternellement l’état d’urgence. L’objectif est de faire passer dans le droit commun toutes les mesures qui donnent les moyens d’agir sans porter atteintes aux libertés individuelles », argumente l’élue cogolinoise.
Les vols de dernière minute « suspects »
Parmi celles sur lesquelles été‘‘ elle a amenée à bûcher, Sereine Mauborgne met en avant «l’observation des flux de transports». « Elle vise à repérer les comportements suspects. Par exemple sur l’aérien, il s’agit de déterminer qui ne préréserve jamais en choisissant toujours des vols de dernière minute. Dans le maritime, ce n’est pas un secret de dire que le risque est élevé dans le secteur des croisières. Il s’agit donc d’augmenter la surveillance au niveau de l’embarquement », énumère-telle tout en assurant que ce train de mesures n’est pas à appréhender comme un « plan anti-immigration » masqué.
« Il ne faut pas tout mélanger. En revanche, oui, tout cela aura aussi son utilité contre des systèmes de blanchiment d’argent ou de trafic d’armes», poursuit-elle.
Talkie-walkie aussi sur écoute
Second point sur lequel la Varoise est «à l’écoute », les communications. « Les ondes hertziennes (Cibi, réseaux PMR...) échappaient jusqu’ici aux compétences du Premier ministre. Elles seront à leur tour réglementées pour rentrer dans un cadre juridique», annonce-t-elle. Face aux nombreux amendements venus des camps Les Républicains et La France Insoumise, Mme Mauborgne demeure... sereine.
Non à l’internement préventif
« La loi passera et doit être mise en oeuvre dans son intégralité à compter de janvier 2018. Je suis confiante. L’enjeu est également une meilleure coopération européenne sur les partages de données. Mais je comprends que pour les Français ces dossiers techniques soient un peu difficiles à suivre... », évalue la députée. Quant à « l’internement préventif des fichés S les plus radicalisés » soutenu notamment pas le député niçois Eric Ciotti, elle le rejette en bloc. «Au risque de ne plus pouvoir les observer ! Quel est l’intérêt ? De toute façon, voici typiquement le genre de mesure inconstitutionnelle qui serait retoquée par le Conseil d’État», conclut Sereine Mauborgne à quelques minutes d’entrer dans l’hémicycle du Palais Bourbon.
Nous partons du principe que la menace terroriste est durable”