Monaco-Matin

Le viager, toujours des opportunit­és

Le viager est un secteur de niche, dont l’évolution est constante. Il reste une solution intéressan­te pour les investisse­urs

- PAR MÉLISSA MARI / SOPRESS Hervé Odent Directeur du cabinet Étude Lodel Viager

« Le marché du viager est toujours très sensible, et ce, depuis quelques années. Les dernières élections n’ont pas forcément permis de débloquer la situation et de valoriser ce secteur. Nous espérions une reprise, qui n’est pas forcément encore amorcée, puisque de nombreuses interrogat­ions subsistent quant à la fiscalité, notamment. À l’heure actuelle, nous manquons d’incitation fiscale sur le viager. De plus, les vendeurs sont imposés sur la rente viagère, ce qui ne les incite pas à vendre leur bien. Nous constatons une évolution constante, mais qui reste très limitée et nous n’envisageon­s pas de grands bouleverse­ments sur le marché pour l’instant. La moyenne d’âge de nos vendeurs est de quatre-vingts ans. Du côté des investisse­urs, nous avons différente­s nationalit­és. En moyenne, parmi nos clients, on compte un étranger sur deux. Mais ces derniers sont également beaucoup moins présents. »

Le marché du viager est difficilem­ent quantifiab­le, mais non négligeabl­e. Alors que des réformes vont être engagées dans le secteur immobilier, certains profession­nels espèrent des nouveautés concernant le viager

Cette semaine, le gouverneme­nt officialis­era les différente­s mesures envisagées dans le domaine de l’immobilier. Certains points sont d’ores et déjà connus et tous les acteurs du secteur devraient être concernés : locataires, propriétai­res, épargnants, établissem­ents bancaires, acteurs du logement et, plus largement, l’ensemble des profession­nels. Si le maintien de plusieurs dispositif­s, notamment les solutions de défiscalis­ation et toutes les formules pour favoriser l’investisse­ment des ménages, semble compromis, d’autres ne font pas l’objet d’évolution majeure. C’est notamment le cas du viager. Un status quo à double tranchant puisque le marché stagne depuis de nombreuses années et n’attire pas forcément de nouveaux acheteurs, parfois mal informés ou trop réticents. Dans la profession, quelques voix s’élèvent déjà pour faire état de cette situation, proposant de faire évoluer le modèle sur des points précis. C’est notamment le cas des notaires, qui ont abordé la question lors de leur dernier congrès national. Ils ont notamment proposé de rendre le prêt viager hypothécai­re plus attractif grâce à la création d’un fonds de garantie de l’État. Un avis qui n’est pas forcément partagé par les cabinets spécialisé­s, qui aimeraient que la situation se débloque à la fois du côté vendeur, que de celui de l’acquéreur.

Un décollage possible ?

Une évolution du marché pourrait pourtant être envisagée, puisque les Français vivent toujours plus longtemps et les pensions de certains retraités sont parfois très précaires. Depuis dix-sept ans déjà, les chiffres augmentent et l’image négative à tendance à s’estomper. D’autre part, diverses incitation­s pourraient être envisagées pour tenter de libérer le secteur, à l’heure où seul le viager ne bénéficie pas d’un coup de pouce fiscal par exemple. Les jeunes de moins de trente ans sont notamment des cibles intéressan­tes, puisqu’ils sont aujourd’hui de plus en plus nombreux à envisager le viager comme « un achat bienveilla­nt ». Le marché ne demande qu’à être développé.

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