TOP / APRÈS STADE FRANÇAIS - TOULON (-) RCT : la jeunesse pousse
La victoire au Stade Français est d’autant plus savoureuse qu’elle a été acquise par une équipe très rajeunie et symboliquement sur une passe décisive du néophyte Louis Carbonel. Les images sont parfois plus fortes que les mots. Il n’y avait qu’à regarder à la fin Fabien Galthié et ses nouveaux amis sauter comme des cabris aux quatre coins du terrain et se tomber dans les bras pour réaliser combien était grand le bonheur toulonnais dimanche à JeanBouin… Bonheur d’avoir arraché 5 points inespérés qui leur permettent de rester en ligne avec leurs objectifs, et de l’avoir fait dans ces conditions, sur une passe de Louis Carbonel et une charge exceptionnelle d’Isa… A l’instant où il n’y avait finalement plus rien à perdre. Galthié avait jeté, quelques minutes avant, ses dernières forces dans la bataille. Après les jeunes Belleau, Rebbadj, Setiano, Méric, Gahetau, et les frères Vernet, le tour de Louis Carbonel, fils d’Alain, à peine 18 ans, est venu presque naturellement.
La révolution est en marche
Le RCT était mené, il ne restait qu’une grosse poignée de minutes à jouer (73e). Belleau marquait alors sérieusement le pas. Galthié l’a senti comme ça. « Le gamin n’est pas parti en Argentine avec nous mais il s’entraîne avec le groupe depuis six semaines. Il commence à acquérir la connaissance de l’organisation et je le trouve à l’aise à l’entraînement. À un moment, tu sens qu’il faut le faire… » Un peu avant, Galthié n’avait pas hésité non plus à relancer avec succès Setiano à droite de la mêlée… Eh oui, ce ne sont pas que des mots ! A Toulon, la révolution est vraiment en marche et, après les années stars, on croit désormais fort dans la jeunesse.
« Même pas vu le Mondial ... »
« J’entraîne pour ça, pour vivre ces moments, a précisé Galthié tout sourire. Au contact des jeunes, on reste jeune. » Mathieu Bastareaud se régale aussi à leur contact. Il croit clairement en eux. « Il ne faut surtout pas accabler Belleau, il y a des jours sans et des jours avec. Le connaissant, il va taper 100 coups de pied à l’entraînement et au prochain match, c’est lui qui nous fera gagner… Quant à Louis Carbonel, la veille encore il ne savait pas qu’il allait jouer. Il est rentré, il a pris des initiatives. » Pour un peu, le capitaine du RCT s’inclinerait devant ces minots sans complexe qui le poussent désormais à se remettre en question à chaque entraînement. « Tu te rends compte : le minot n’a même pas vu la coupe du monde 98, pas vu l’Euro. Le mec, il n’a rien connu. Il faut essayer de le faire rêver un peu... » plaisantait le capitaine, avant de lâcher : « Comme quoi, il n’y a pas que des étrangers à Toulon. Je dis ça, je dis rien… » A force d’évoquer la classe biberon formée à Toulon, on en oublierait presque qu’Isa Facundo n’a lui aussi que 23 ans.
« Envie de lui mettre des claques »
Bastareaud nous parle du phénomène argentin : « Honnêtement, j’ai envie de lui mettre des claques toute la semaine. Il est tout le temps ensuqué. C’est un joueur de match, pas d’entraînement. Des fois, ça fait râler mais quand il réalise ça, tu te tais et c’est tout… » Encouragé par ce premier succès à l’extérieur, Fabien Galthié ne va évidemment pas s’arrêter là. Comme le déclarait Mourad Boudjellal dans la semaine : « Il est bien décidé à pousser les jeunes. C’est aussi le challenge de l’année... »