Dans le dur
Sans maîtrise, sans jus et sans idée, Monaco s’est fait logiquement rejoindre dans les arrêts de jeu par Montpellier (1-1) trois jours après la claque de Porto (0-3)
Rejoint en fin de match par Montpellier hier soir en Ligue 1 (1-1), Monaco, triste dans le jeu, ne s’est pas du tout rassuré après son revers contre Porto.
Ce matin, les joueurs de l’AS Monaco vont s’éparpiller durant la trêve internationale avec une seule idée en tête : penser à autre chose. Trois jours après la dérouillée reçue contre Porto en Ligue des champions (0-3), Monaco a laissé ses premiers points au Louis-II en championnat depuis décembre 2016, mettant fin à une ébouriffante série de treize victoires de rang. Une fin de série signifie toujours quelque chose. Hier, c’est surtout dans le scénario qu’il faut analyser les maux monégasques. Souleymane Camara, formé sur le Rocher du temps de Philippe Christanval, a trompé Subasic dans les arrêts de jeu. Jusque-là, Monaco s’avançait vers un tout petit succès, suffisant pour prendre la tête du championnat l’espace de quelques heures. Mais une victoire aurait été flatteuse tant les Monégasques ont globalement raté tout ce qu’ils ont entrepris. La première demi-heure du match a frôlé le néant. A tel point que des tribunes se sont élevés quelques sifflets. Les premiers entendus depuis 18 mois et qui venaient sanctionner un festival d’imprécisions techniques. Evidemment, la défense à cinq éléments de Montpellier ne laissait pas beaucoup d’espace mais Monaco n’a rien fait pour emballer ce match, la tête sans doute encore amochée par Porto. Quand on se souvient des soirées douces et sucrées de la saison passée, on peut honnêtement se dire que l’on a vu une mauvaise copie de l’ASM. Sans doute la pire depuis un moment.
La trêve pour oublier
On aimerait arrêter de conjuguer l’histoire au passé mais l’ombre des absents fait trop mal à l’expression collective de cette équipe autrefois si sexy et si brouillonne hier soir. Autrement dit, Monaco fait moins peur. Bien entendu, il y a la vérité du classement et celle des impressions. Heureusement pour l’ASM, la première décerne des titres quand la seconde sert à argumenter les discussions autour de la machine à café en regardant les collègues féminines apprêtées ainsi que celles des bars PMU 2.0 comme Twitter. Mais il faudra malgré tout analyser les deux dernières sorties à domicile pour s’éviter d’autres déconvenues. Par séquences, on a retrouvé le Monaco balbutiant de 2014. Jamais sereins, rarement compacts et très peu menaçants, les joueurs de la Principauté ont donné l’impression de ne jamais avoir joué ensemble. Pendant longtemps, le douzième but en championnat de Falcao a masqué les carences collectives du soir mais Camara a fait tomber les masques. La trêve doit permettre d’oublier. Un peu. Dans quinze jours, quand tous les internationaux auront fait fructifier leurs points Miles Air France aux quatre coins du monde, il faudra s’envoyer sur un délicat déplacement à Lyon où il faudra montrer autre chose et gommer les impressions des deux dernières prestations. Entre des recrues qui peinent à s’affirmer (Tielemans brouillon, Meïté encore en tribune, Keita en manque de rythme), la défense qui tire la langue et la vitesse qui s’est évaporée dans la circulation du ballon, Monaco a quinze jours pour proposer autre chose. Bien entendu, il n’y a pas péril en la demeure. Pas encore. Avec 19 points en 8 journées, le bilan comptable est bon mais l’impression générale, elle, laisse à désirer… « On a besoin de faire plus », a simplement analysé Leonardo Jardim, hier soir.