Bébel, Delon, James Dean sur grand écran
Vingt six soirées ciné jalonnent la programmation de la saison des Archives audiovisuelles qui fait la part belle cette année à quelques grands classiques du 7e art et à des acteurs iconiques
La boutade était de circonstance : « je lance officiellement la campagne des films 20172018 », a glissé Vincent Vatrican en prélude de la présentation de la saison des Archives audiovisuelles. À vrai dire que dans la salle, ils étaient en nombre les candidats politiques – déclarés ou pas — venus sentir le pouls du monde culturel. Il faut le noter, à l’image du cultissime A bout de souffle de Jean-Luc Godard, qui ouvrira le cycle des Mardis du Cinéma le 17 octobre, la saison cette année s’appuie sur quelques grands classiques du cinéma, parfois surannés, mais plaisants à revoir sur grand écran. Parmi eux, le toujours dérangeant Orange mécanique de Stanley Kubrick (23 janvier), l’inoxydable Fureur de vivre (19 décembre) avec un James Dean épatant. Et le tout aussi mythique Plein soleil (17 avril) présenté dans une version restaurée, pour revoir Alain Delon au sommet de son art. Enfin les amateurs apprécieront Quatre garçons dans le vent, le film des Beatles réalisé par Richard Lester en 1964 (10 avril), faux documentaire burlesque qui suit les pérégrinations des Fab’Four.
Un ovni cinématographique
Au chapitre des collaborations avec les institutions culturelles monégasques, l’équipe des Archives a choisi Cabaret pour une soirée danse et cinéma le 17 décembre avec les Ballets de MonteCarlo. L’occasion de revoir Liza Minnelli électrisante dans les chorégraphies de Bob Fosse filmé en 1972. Autre collab’, celle avec l’Opéra de Monte-Carlo pour un ciné-concert le 8 novembre avec projection du Faust de Murnau à la Salle Garnier, avec une improvisation au piano signée Jean-François Zygel. Autre rareté, le film Where is Rocky II (5 avril) realisé par Pierre Bismuth en 2016. Un « ovni cinématographique », souligne le directeur des Archives audiovisuelles, présenté dans la catégorie Portraits d’artistes avec le NMNM. L’histoire loufoque d’un cinéaste à la recherche d’une oeuvre d’art en trompe l’oeil. Une pépite parmi d’autres comme le film tchèque Les petites marguerites (28 novembre) de 1966 à l’atmosphère pop surréaliste. Ou Deep End de 1970 (6 mars) réalisé par le Polonais Jerzy Skolimowski et conseillé par Vincent Vatrican pour sa beauté plastique.
Un film de Fernandel tourné à Monaco
Les amateurs apprécieront aussi la projection en juin du long-métrage Adhémar ou le jouet de la fatalité, réalisé par Fernandel en 1951 et tourné en grande partie à Monaco, au jardin exotique, à l’ancienne gare et au casino. « À l’origine, Sacha Guitry, qui a écrit le dialogue et le scénario, devait tourner le film. Mais, malade, il accepta que Fernandel le réalise en suivant ses indications. Le résultat ne fut pas à la hauteur de ses attentes, Guitry refusa le montage du film et fit un procès à Fernandel qu’il perdit », commente Vincent Vatrican. Au chapitre des absences cette année, pas de cinéconférence sur le patrimoine audiovisuel de Monaco. La raison est toute simple. Les Archives audiovisuelles vont déménager en 2018 dans de nouveaux locaux, sur trois niveaux, dans l’immeuble l’Engelin. Un changement qui nécessite de longs mois de préparation. « La confection d’une ciné-conférence demande quatre mois de travail intense, il fallait cette année faire des choix », assure Vincent Vatrican. Mais le concept devrait revenir… Savoir + www.toutlartducinema.mc