Monaco-Matin

Indemnisés : le fonds Barnier, enfin

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La fin du cauchemar ? A Biot, elle n’est plus très loin pour une dizaine d’habitants. Jeudi, la sous-préfecture des Alpes-Maritimes a officielle­ment informé la ville qu’une première enveloppe budgétaire était débloquée, permettant l’achat de dix propriétés par la commune. Sinistrés, associatio­ns, élus : nul n’est dupe du calendrier des annonces. « On va commémorer le deuxième anniversai­re et, depuis deux ans, rien n’avait été fait. C’est une manière de dire qu’ils font enfin quelque chose. Tant mieux pour ceux qui sont dans le lot. Pour les autres, la galère continue », grince le porte-parole d’une associatio­n. Serge Castel, le directeur départemen­tal des territoire­s et de la mer, assure que cette concordanc­e n’a rien à voir : « Cela prend du temps car il faut expliquer aux gens qu’ils rentrent dans le fonds Barnier, qu’ils acceptent de partir, que France Domaines évalue le prix du bien, puis que les gens nous présentent le dossier complet, alors que certains ont perdu leurs papiers dans les inondation­s. » A Biot, 61 dossiers ont été déposés au titre du fonds Barnier. Seuls 22 acceptés en début d’année. Depuis, le nombre est remonté à 26. « Sur ces 26 dossiers, dix entrent dans une nouvelle procédure, un a depuis refusé la dotation, six sinistrés n’ont pas complété leurs dossiers et deux sont bloqués pour des problèmes de facture », détaille Gisèle Giunipero, adjointe au maire déléguée à l’urbanisme.

Des chiffres et des êtres

Une enveloppe de 4 millions d’euros a été débloquée, comprenant l’achat des maisons et les frais de notaire. « Dès que la procédure nous le permet, nous allons convoquer un conseil municipal extraordin­aire pour valider ces achats. Ensuite, nous passerons un marché de démolition dont la facture sera adressée à l’Etat », explique Guilaine Debras, la maire de Biot. Derrière chaque dossier, une histoire individuel­le. C’est Colette, une octogénair­e qui veut partir sans plus attendre. C’est Séverine, qui avait trouvé un terrain pour « repartir de l’avant » et dont le vendeur s’est lassé. Tous dénoncent une trop longue attente. Tous redoutent les orages futurs. « C’est devenu invivable. Vite, qu’on s’en aille au plus vite ! » D’après Serge Castel, la préfecture prévoit un deuxième arrêté attributif « fin octobre-début novembre », allouant 3 millions d’euros supplément­aires pour l’achat de six villas. Restent ces « 40 insatisfai­ts potentiels » du hameau de la Brague, non éligibles au fonds Barnier. Serge Castel le rappelle : ce fonds est alimenté par la cotisation « catastroph­es naturelles » sur les assurances habitation et voiture, et obéit à des critères stricts (le bien doit être assuré, en règle avec les règles d’urbanisme, soumis à un péril grave et imminent, sans étage refuge...). «Ce fonds n’est pas un chèque en blanc, explique Serge Castel. A moins que chaque assuré accepte de cotiser deux ou trois fois plus, on ne peut aller audelà. Surtout avec la démultipli­cation des catastroph­es naturelles... » Dans les Alpes-Maritimes, environ 75 dossiers ont été déposés au titre du fonds Barnier. 4 maisons ont été retenues au Cannet. Et 4 autres à

Antibes, dans le quartier des Groules et à Saint-Maymes (un cinquième dossier a été déposé). « Elles ont été rachetées par la ville. Les travaux de démolition sont programmés, les remboursem­ents déjà effectués ou en cours, confirme Valérie Emphoux, chef du service eaux pluviales et inondation­s. Les propriétai­res sont partis, selon un règlement à l’amiable. Ils sont en train de se reconstrui­re. »

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Dans la zone sinistrée à Biot,  propriétai­res ont demandé le rachat de leur maison. Seuls  sont éligibles.

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