Casseroles et poêles à frire : les Insoumis ont tapé fort contre l’état d’urgence devant le palais de justice de Nice
Fini le temps des casserolades à six, entre potes révoltés, dans les rues de Nice... Hier soir, près de 70 Insoumis ont sorti les ustensiles de cuisine pour faire un maximum de battage devant le palais de justice. Et dans la marmite bouillante des aficionados de Mélenchon : l’état d’urgence. Des casserolades étaient organisées, hier, dans de nombreuses villes de France. Avec différents motifs comme la suppression des contrats aidés, la loi Travail, ou encore l’utilisation des ordonnances.
« Halte à la démocrature »
À Nice, c’est le « risque de démocrature » qui était dénoncé... «Niçois, réveillez-vous, vos libertés individuelles sont remises en cause » : le message des manifestants, poêles, plats à tarte et faittout en mains. Une batucada est venue – joliment – ajouter au brouhaha ambiant... Une manif où tous les « istes » étaient les bienvenus : zadistes, communistes, écologistes, humanistes, syndicalistes, anti-spécistes. Les organisateurs avaient, symboliquement, installé un tapis rouge sur les marches du palais de justice. Une flèche, une direction : « entrée des ... istes ».
« Réprimer le mouvement social, pas le terrorisme »
Pascal Tournois, Niçois, communiste, membre de la France Insoumise depuis le premier jour et organisateur de la révolte bruyante s’insurge : « Quel est le bilan de l’état d’urgence ? Jusqu’à présent, il a plus servi à réprimer le mouvement social que le terrorisme ». Il dénonce « les arrestations qui pourront se faire désormais sur décision administrative, sans faits, juste sur des soupçons ». À côté de lui, les manifestants crient : « Halte à la démocrature », en distribuant un tract qu’ils ont voulu pédagogique. « Il s’agit de démontrer aux gens qu’ils ne sont pas véritablement informés sur la loi sur la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme », s’égosille Pascal Tournois, tentant de masquer le « chant » des casseroles. « On sait bien que l’on n’est pas au pays de ‘‘Oui-Oui et les jouets’’, il faut des mesures, mais ce ne sont pas les bonnes. Il faut des moyens, et non une perte de liberté. Quand on nous surveille, qui surveille les surveillants ?». Derrière ces fracassants manifestants, des marchands ambulants étaient installés toute la journée. Et certains – pas tous – grognent. « C’est pas social ça, vous nous emmerdez, c’est tout. Vous êtes des empêcheurs d’avancer, moi aussi je suis Insoumise, mais pas comme vous », peste une commerçante. « Quand on a déposé notre demande de manif, personne ne nous a prévenus qu’ils étaient là. On a voulu déplacer la manifestation en arrivant, mais on nous a répondu que ce n’était plus possible », se désole, de son côté, l’organisateur.