Nice: blocus des gardiens de prison après une agression préméditée
Ce matin, dès 6 h, ils seront devant les portes de la maison d’arrêt de Nice pour dire leur malaise et leurs inquiétudes. A l’appel de l’intersyndicale, Ufap-FO-CGT, les surveillants de prison bloqueront l’établissement pénitentiaire. « Notre sécurité est bien trop souvent mise sur la balance pour un souci d’économie. Cela suffit… », dénoncent-ils dans leur dernier tract, rédigé, hier, après une nouvelle agression. Les surveillants assurent : « Lepirea été évité pour nous, pour le personnel hospitalier et pour les civils, mais demain qu’en sera-t-il ? »
De la vaseline et une lame en céramique
Hier matin, à Pasteur II, trois gardiens ont été « sauvagement » attaqués à l’arme banche par un détenu qui avait bien préparé son coup... Vers 9 heures, alors qu’il était dans sa cellule, cet Antibois, âgé de 22 ans, et condamné à trois reprises à de la prison ferme pour, entre autres, vols en réunion, vols avec arme, recel, association de malfaiteurs, a « simulé » une tentative de suicide. Assez crédible pour que soit décidée son extraction, direction l’hôpital, situé à l’est de Nice. « Il s’était un peu coupé les veines », rapporte un gardien niçois. Dans la salle de soins, menotté au lit, le condamné a demandé un pistolet pour uriner. L’un des trois gardiens qui formaient son escorte sort le lui chercher. Mais, dans un bond, le détenu se jette sur l’un des deux gardiens restés dans la salle, une lame en céramique à la main. Il prend l’un des gardiens en otage et menace l’autre avec son couteau. « Il avait dissimulé sur lui de la vaseline ce qui lui a permis de s’enlever les menottes ». Les deux surveillants ont alors tenté de le maîtriser en attendant leur collègue. Et c’est à trois qu’ils réussiront à venir à bout du jeune Antibois dans le couloir de l’hôpital.
Un coup de couteau
Le chef d’escorte a pris un coup de couteau au-dessus du genou et est blessé au doigt. L’une des deux autres surveillantes a reçu des coups de défense. En fait, le détenu voulait s’échapper. Faute de réussir à se faire la belle, il a fini en garde à vue. Il avait, aussi, un mini-téléphone portable sur lui. Le directeur de la maison d’arrêt, Jean-François Désire, est allé, hier à l’hôpital pour rendre visite aux surveillants blessés.