Monaco-Matin

Autour de la gare, les voyageurs entre inquiétude et soucis pratiques

- SIMON FONTVIEILL­E sfontvieil­le@varmatin.com

Rue Voltaire, rue Maurice-Bourdet, rue Nedlec… Hier, vers 16 h 30, autour de la gare SaintCharl­es, tout le quartier est bouclé. Pas une voiture ne roule. Militaires et policiers ont sécurisé la zone. Une jeune policière municipale s’égosille dans son sifflet pour tenter de contrôler la circulatio­n des alentours. Les voyageurs et vacanciers, évacués de la gare elle-même, attendent sur les trottoirs ou aux terrasses des cafés, valises et sacs de voyage à la main. Plus un train n’arrive ou ne part de Marseille Saint-Charles. « Mais comment va-t-on faire pour rentrer à Angers?» , se lamente un groupe de cinq retraités. « On n’a aucune info fiable de la part de la SNCF !, peste Olivier Leboursico­t, un architecte parisien. Des agents nous ont dit qu’il fallait prendre le train à Blancarde, mais une fois là-bas, on ne peut prendre qu’un billet de TER allant à Paris avec un changement à… Saint-Charles ! » Sylvie, une sexagénair­e venue

de Reims, est inquiète pour sa santé. « On a toutes nos valises dans l’hôtel Ibis qui se trouve dans la zone bouclée, je suis diabétique et j’ai mes médicament­s dedans ! Comment je vais faire pour les prendre ? Les policiers m’ont dit que si ça n’allait pas, on appellerai­t les pompiers… Mais

bon, si on peut faire autrement… »

« Je ne me sens pas trop en sécurité »

Combien sont-ils exactement, à attendre sur les trottoirs ? Interrogé, un policier reste muet. Mais des rumeurs commencent à circuler dans la foule. « Il paraît que ça va rouvrir vers 20 heures », glisse l’un. « Non, on m’a dit demain », lance l’autre. «Je ne me sens pas trop en sécurité, lâche un troisième, il paraît qu’il y deux ou trois autres tueurs dans la nature… » A 17 h 30, ils sont plusieurs centaines à longer la gare meurtrie, à remonter la rue MauriceBou­rdet. Étrange exode de valises à roulettes sous l’oeil vigilant de onze soldats de l’opération Sentinelle et d’une dizaine de policiers nationaux. « Ils vont à la gare routière », précise une policière municipale entre deux âges, un cordon de sécurité rouge et blanc à la main. « Je dois rentrer à Fréjus, soupire Olivia Chamouard, 25 ans, accompagné­e d’une amie. On est arrivée à Marseille à 15 heures…» Soit quelques instants seulement après le drame.

 ?? (Photo Luc Boutria) ?? Le drame a fortement perturbé le trafic ferroviair­e dans la région pendant quatre heures.
(Photo Luc Boutria) Le drame a fortement perturbé le trafic ferroviair­e dans la région pendant quatre heures.

Newspapers in French

Newspapers from Monaco