Ancien secrétaire général de la CFDT, Edmond Maire est mort
Edmond Maire, qui a profondément marqué de son empreinte la CFDT qu’il a dirigée de 1971 à 1988, est décédé hier à 86 ans « des suites d’une maladie », a annoncé sa famille. L’organisation syndicale a salué «un immense syndicaliste», «une référence incontournable» et un « acteur central de l’évolution de la CFDT, de la place qu’elle occupe dans la société française et, au-delà, de la démocratie sociale ». Son actuel dirigeant, Laurent Berger, très ému, a dit avoir perdu un « repère », un homme qui « nous a appris à regarder un peu plus la réalité en face ». Né en 1931 dans une famille catholique, Edmond Maire, chimiste de profession et fils de cheminot, s’engage à la CFTC en 1954. Partisan de la laïcisation du syndicat chrétien, il est l’un des artisans, en 1964, de la scission qui donne naissance à la CFDT. Il gravit ensuite les échelons au sein des instances dirigeantes de l’organisation, jusqu’à en devenir le n°1 en 1971, à l’âge de 40 ans, succédant à Eugène Descamps. Après avoir adopté le thème de l’autogestion dans la foulée de mai 1968, il engage en 1978 un « recentrage » de la CFDT, défendant le «réformisme» et le « syndicalisme de transformation sociale » négociée avec le patronat. Proche de Michel Rocard, figure de la «deuxième gauche», et adhérent du Parti socialiste à partir de 1974, il salue l’arrivée de la gauche au pouvoir en 1981 et les premières décisions du gouvernement Mauroy. Mais ces prises de positions politiques nuiront au syndicat, qui sera défait aux élections à la Sécurité sociale en 1983. A la fin de son mandat à la tête du syndicat, Edmond Maire mettra le pied à l’étrier à Jean Kaspar et Nicole Notat, ses deux successeurs. Après sa vie syndicale, il deviendra dirigeant d’entreprise, à la tête de Villages Vacances Familles (VVF), et défendra le passage aux 35 heures au sein du patronat.