Monaco-Matin

Tensions au procès du frère de Mohamed Merah

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En mars 2012, Mohamed Merah tuait au nom du djihad trois militaires, un enseignant et trois enfants d’une école juive avant d’être tué à son tour par la police : le procès de son frère Abdelkader, accusé de « complicité », s’est ouvert hier devant les assises spéciales de Paris dans un climat tendu. « Les faits sur lesquels nous allons nous prononcer sont terribles », a résumé d’emblée le président Franck Zientara en début d’audience. Dans une atmosphère déjà électrique entre défense et parties civiles, il a rappelé que les accusés sont « présumés innocents ». Appelés à décliner leur identité, les accusés ont répondu : « Peintre en bâtiment », pour Abdelkader Merah, 35 ans, grand gaillard, barbe noire fournie et cheveux longs noués, tout de blanc vêtu, un symbole de pureté et souvent la couleur du deuil en islam. « Pizzaïolo », a répondu Fettah Malki, petit, vêtu de noir. Signe de la tension régnant dans la salle, la mère de Mohamed Merah a provoqué des murmures hostiles sur les bancs des parties civiles en adressant un baiser à son fils.

Insultes dans la salle

« Tas de merde », a lâché à plusieurs reprises Samuel Sandler, père et grandpère de victimes de l’école juive alors qu’elle regagnait son banc. L’enjeu principal du procès sera de déterminer le rôle exact joué par Abdelkader Merah dans les tueries exécutées en solo par son frère. Il est accusé d’avoir « sciemment » facilité « la préparatio­n » des crimes de son frère en l’aidant notamment à dérober le scooter utilisé lors des faits. A ses côtés, Fattah Malki, 34 ans, délinquant toulousain et ami de Mohamed Merah, se voit reprocher d’avoir fourni un gilet pare-balles, un pistolet-mitrailleu­r et des munitions, utilisés pour perpétrer les crimes. L’enquête sur les crimes de Merah avait révélé des failles des services de renseignem­ents, qui n’ont pas considéré Mohamed Merah comme une menace alors qu’il était fiché et avait effectué des voyages en Syrie, en Egypte et au Pakistan. L’avocat d’Abdelkader Merah, Me Eric Dupond-Moretti, n’a fait aucune déclaratio­n à la presse à son arrivée au palais de justice. « Ce n’est pas la peine de m’exprimer maintenant, on est dans le compassion­nel. Je suis inaudible. Ce que j’ai à dire, je le dirai à l’audience et dans ma plaidoirie », a-t-il confié

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(Photo PQR/Le Parisien) L’avocat d’Abdelkader Merah, Me Eric Dupond-Moretti, a tenu à ne faire aucune déclaratio­n.

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