Christian Estrosi :
Aujourd’hui, le maire de Nice inaugurera le nouveau centre d’entraînement et de formation de l’OGCN. L’occasion d’évoquer avec lui le Gym, le foot, l’Allianz Riviera et le sport niçois
Comment trouvez-vous ce nouveau centre d’entraînement ? J’ai adhéré à ce projet, l’ai validé et accompagné. Je l’ai voulu et lui ai permis d’émerger. Il s’inscrit dans une réflexion entamée depuis mon premier mandat en . Je vous rappelle que j’avais annoncé clairement la couleur : un nouveau stade pour Nice, quelles que soit les contestations, et un centre d’entraînement et de formation d’un bien meilleur niveau.
Quel a été le coût de ce projet pour la ville ? Il est de , millions d’euros. Cela englobe l’aménagement des terrains, ainsi que le foncier. Sans foncier, le projet n’aurait pas vu le jour. C’est un choix partagé avec le président de l’OGC Nice, Jean-Pierre Rivère. Nous avons défini l’emplacement dans le plan d’aménagement global du Parc des Sports. Et n’oublions pas la subvention de la ville pour le centre de formation de l’OGC Nice qui est de euros. Regardez combien cela fait sur ans, sur ans…
Le maire de Nice est-il fier d’accompagner le retour au premier plan de l’OGCN ? Tous mes prédécesseurs ont soit reculé, soit échoué. Sans cette évolution, Nice serait un petit club de deuxième division. Le stade du Ray avait un sursis de deux ans. Il n’était plus aux normes de la Ligue . De même, je ne pense pas qu’avec spectateurs de moyenne le Gym aurait pu grandir. Ça ne fait de doute pour personne que l’Allianz Riviera, avec ses spectateurs de moyenne, c’est-à-dire la septième fréquentation des stades français a aidé le Gym à franchir un cap. En terme de taux d’occupation, on est à %. Je rappelle que la chambre régionale des comptes avait jugé ce stade disproportionné, alors qu’il est bâti pour le siècle à venir. Il y a eu des matchs de l’équipe de France de football, l’Euro , un concert comme celui de Céline Dion, il y aura des rencontres de la Coupe du monde de foot féminin en , peut-être aussi la Coupe du monde de rugby en . Il n’y a pas d’ambition possible sans une grande enceinte. Avec notre partenaire Allianz, nous espérons également que le rugby niçois retrouve la Pro D d’ici trois ans et, donc, puisse disputer quelques matchs dans ce magnifique stade.
Il y a quelques années, le Gym n’avait pas toujours bonne presse. La marque OGC Nice est-elle aujourd’hui bénéfique pour la ville ? On ne pouvait plus se revendiquer cinquième ville de France et, en même temps, être la seule grande ville à ne pas avoir une grande équipe de football. Aujourd’hui, l’OGC Nice fait rêver. Sur le plan national, voire même international, le Gym a de l’écho, avec cet emblématique maillot rouge et noir. Nice a contribué de belle manière à l’histoire du football français. Durant de longues années, il n’a pas occupé la place qui aurait dû être la sienne. C’était presque un devoir de l’aider à retrouver le haut de l’affiche.
Le football est toujours rassembleur, donc... Il est également un moyen d’entretenir le patriotisme local. À travers cette équipe, on a un sentiment d’appartenance. Ce n’est pas un phénomène de mode. Le foot, ce n’est pas ça. Son organisation a évolué, mais depuis le début du e siècle, c’est le sport par excellence. Tous les gamins à l’école rêvent de taper dans un ballon au moment de la récréation et de s’identifier à un grand joueur. Je ne pouvais pas imaginer exercer ce mandat sans permettre à Nice de renouer avec ses heures de gloire.
Qu’est-ce qu’a changé l’arrivée de Jean-Pierre Rivère à la tête du club en juin ? Je le connaissais comme chef d’entreprise niçois. A cette époque, il y avait également des marques d’intérêt de beaucoup de personnalités étrangères à la ville pour le club. Ce n’était pas rassurant. Jean-Pierre Rivère est attaché à Nice. Il offrait beaucoup de garanties, contrairement à d’autres. Si j’avais été inquiet, je ne me serais pas lancé dans la construction de l’Allianz Riviera. Je suis attentif à l’avenir. Je serai toujours vigilant à ce qu’il n’y ait pas un successeur à Jean-Pierre Rivère qui fragilise le club.
Des investisseurs sinoaméricains sont devenus actionnaires majoritaires du Gym en mai . Cela vous a-t-il inquiété ? Nous avons d’excellentes relations avec la Chine. C’est un pays qui nous aime, qui nous respecte, qui apprécie notre culture, qui fait beaucoup d’investissements dans notre région. Quitte à avoir un investisseur international, je ne vous cache pas que je préfère largement ce choix à d’autres que je n’aurais pas vu d’un bon oeil et pas forcément validé.
Vous pensez au projet qatari du Paris Saint-Germain ? Je ne ferai pas plus de commentaire. Ce club appartient à la ville de Nice, par le biais de l’association loi . On aura toujours notre mot à dire au moment du changement d’actionnaires. Si, un jour, cela ne paraît pas conforme à mon éthique au sujet du football et du sport, je ne donnerai pas mon accord.
Vous avez donc été soulagé de voir l’affaire avec un prince d’Arabie Saoudite capoter ? Je vous laisse faire les déductions que vous voulez sur ce sujet. Je ne m’étendrai pas davantage. Je viens assez souvent au stade, seul ou en famille. Je m’émerveille à chaque fois que j’entre dans cette enceinte et que je vois mon équipe gagner des matchs de fort belle manière. On partage des moments intenses avec les supporters. J’ai un esprit critique sur le foot, j’aime ce sport. Quand je vois l’équipe de Nice qui s’en sort magnifiquement avec un budget de millions d’euros face à des équipes qui pèsent des centaines de millions d’euros, ça me réconforte. Le tapage médiatique autour de
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