De l’emploi au pays
Ainsi, quand il a fallu construire une nouvelle maison de retraite à Lantosque, la commune a-t-elle choisi de lui adjoindre un Foyer d’accueil médicalisé de 20 places. Les Lantosquois ne voient alors pas tous d’un très bon oeil l’arrivée de personnes psychologiquement fragiles. Mais le maire, lui, tient bon. Car le projet est créateur d’emplois. « Le Foyer d’accueil médicalisé a permis l’embauche de 20 personnes. Aujourd’hui, les pensionnaires se promènent, descendent à pied au village, ça se passe bien ». Il propose d’ailleurs de nous montrer le site. À peine a-t-il poussé le portail de l’établissement, construit en balcon sur la Vésubie, qu’il est interpellé par l’un des pensionnaires. Amateur de peinture, il aimerait exposer ses oeuvres en mairie. « C’est assez passant chez vous ? », demande-t-il au maire. Philippe Maddalena, directeur des hôpitaux de la Vésubie, se joint à la conversation. Puis, en aparté, nous explique le rôle du Foyer d’Accueil. « Ces personnes âgées souffrent de maladies psychiatriques, et ont besoin d’une prise en charge dédiée. » Le nouvel Ehpad qui a ouvert ses portes en 2014 est aujourd’hui un gros employeur pour Lantosque puisqu’il compte près de 50 salariés au total. Mélanie, 31 ans, fait partie de l’équipe. Arrivée au village à l’âge de dix ans, c’est ici qu’elle a fondé sa famille. Cette mère de trois enfants occupe le poste d’adjoint administratif, au sein de l’Ehpad. Sa collègue de bureau, Rachel, comptable de formation, s’est formée au droit public, pour décrocher l’année dernière le poste d’agent administratif RH. Une opportunité que Rachel ne voulait pas laisser passer. Elle ne quitterait pour rien au monde « sa » vallée. « On est bien ici, on a tout, les commerces, les stations et la mer pas loin. Maintenant c’est sûr que si on veut voir un film au ciné, on ne choisit pas le jour, ni l’heure. » En trois décennies, elle a vu la population progresser à Roquebillière et Lantosque. « Il y a beaucoup de gens qui vivent ici et ont un boulot sur la Côte,» enchaîne Mélanie. Son mari, par exemple, travaille à Vence et fait le trajet tous les jours. « Les loyers sont moins chers, même si les prix commencent à augmenter. » Une dizaine de nouvelles familles ont élu domicile dans le village. Séduites par une vie à la montagne, elles ont accepté d’en payer le prix. Faire la route, tous les jours, jusqu’au travail, à Monaco ou Carros. «Les transports en commun vont se développer dans la vallée du Var, le tram va arriver à Saint-Isidore, et le chemin de fer de Provence va proposer des trajets urbains à 1,5 pointe Jean Thaon, délégué aux routes et au transport à la Métropole Nice Côte d’Azur. Les habitants pourront laisser leur voiture à plan du Var, qui se situe à 20 minutes de Lantosque et prendre le train des Pignes. »
Le foyer d’accueil médicalisé a créé emplois”