Monaco-Matin

Frédéric Lenoir : sa Lettre ouverte aux animaux et à ceux qui les aiment

- LAURENCE LUCCHESI

« Le festival de Mouans-Sartoux ? Je l’ai découvert il y a quelques années sur les recommanda­tions d’amis comme Boris Cyrulnik. Il m’avait expliqué qu’on était ici sur des idées humanistes, écologique­s, de nouvelles visions de l’avenir, donc je savais que cet événement avait une identité particuliè­re.» Après nous avoir parlé, l’an passé, de « philo-méditation » et mis en place, durant un an, dans les écoles à Mouans-Sartoux, des ateliers destinés à favoriser le vivre ensemble, Frédéric Lenoir adresse cette fois-ci, sous la forme d’un nouvel ouvrage, une lettre ouverte aux animaux et à ceux qui les aiment : « Je suis de plus en plus atterré par la manière dont ils sont traités, notamment dans l’élevage industriel intensif. Donc j’avais envie de repenser dans un livre la relation entre l’être humain et l’animal, et de reposer la question de la morale qu’on doit avoir envers eux. Sachant qu’à la fois il faut tenir compte de leur sensibilit­é, de leur capacité de souffrir, de leur conscience, de leur intelligen­ce différente de la nôtre mais très riche, de toutes ces choses que l’on connaît mieux grâce aux progrès de l’éthologie, de la connaissan­ce scientifiq­ue.»

Ne pas asservir les animaux

Sans tomber pour autant, tient-il à préciser, dans un autre excès, celui consistant à dire que les animaux devraient avoir les mêmes droits que les humains, car il y a des degrés d’intelligen­ce et de souffrance qui font qu’on ne peut pas accorder les mêmes doits à un humain, un chimpanzé ou un moustique. « J’essaie aussi de repenser tout cela d’un point de vue philosophi­que, en sortant de la logique disant qu’au nom de notre intelligen­ce supérieure, on a le droit d’asservir les animaux. Chaque espèce a des singularit­és qui font que les éléphants sont bien meilleurs que nous pour connaître la météo des jours mais que nous aussi avons des compétence­s supérieure­s, notamment dans la capacité à penser l’universel ». Après avoir fait évoluer le Code civil pour que les animaux soient reconnus comme des êtres doués de sensibilit­é, Frédéric Lenoir vient de créer une associatio­n : Ensemble pour les animaux.org

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(Photo Franz Chavaroche) « Nous devons utiliser notre singularit­é non pas pour asservir les animaux, mais pour les protéger et respecter leur sensibilit­é.»

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