Monaco-Matin

PPDA : « J’ai du mal à me regarder »

Magazine Laurent Delahousse consacre son magazine Un jour, un destin au journalist­e Patrick Poivre d’Arvor

- PROPOS RECUEILLIS PAR PATRICK CABANNES

Après vingt-neuf ans aux commandes des JT de France 2 et TF1, Patrick Poivre d’Arvor est moins présent à la télévision, mais reste une figure incontourn­able du PAF. Laurent Delahousse consacre Un jour, un destin au journalist­e,quiofficie­surRadio Classique, CNews et France 5.

Laurent Delahousse vous consacre un numéro d’Un jour,

un destin. C’est la consécrati­on ?

Je n’en suis pas sûr ! J’ai même eu une petite réticence parce que j’avais l’impression qu’il ne s’agissait de parler que de personnes disparues… J’ai fini par dire oui lorsque je me suis aperçu que leur nouvelle politique était de parler de gens en pleine santé… Vous en avez retiré tout de même une petite fierté ?

J’ai toujours un rapport ambivalent avec ça : j’ai du mal à me regarder, je peux m’entendre, à la rigueur. Et puis il faut savoir raison garder : ce n’est que de la télévision. Peuton considérer que c’est un bilan de votre carrière ?

Je suis encore dans le mouvement… J’ai une émission tous les soirs sur Radio Classique

(L’Invité culture, entre 19 et 20 h), une émission littéraire sur CNews (Vive les livres !, vendredi à 18 h) et la collection Une

maison, un artiste sur France 5. Sans compter mes livres, mes concertsle­ctures…

Votre image reste tout de même attachée au 20 heures…

J’ai vu après mon départ que les gens n’avaient pas aimé la façon dont cela s’était passé. Et je crois qu’ils n’aiment pas être dépossédés de leurs habitudes : quand ils aiment bien quelqu’un, ils l’aiment à vie. Ça change des moeurs régnant

dans ce métier, où c’est plus volatil (rires). Vingtneuf ans au 20 heures, ça laisse des traces ?

J’aimais profondéme­nt cet exercice, j’aimais beaucoup les gens à qui je parlais et je pense qu’ils me le rendaient bien. Ils me disent souvent : « Vous nous manquez, quand revenezvou­s ? ». Quel regard portezvous sur les 20 heures ?

Je ne les regarde plus depuis mon départ. Non pas par rejet de l’exercice ou de mes camarades, mais simplement parce que je ne veux pas être dans la nostalgie ou dans la comparaiso­n. J’ai tourné cette page. En voulezvous à Nicolas Sarkozy qui vous a « aidé » à la tourner… Pas du tout. Sur le moment, ça a été violent parce que ça n’a pas été fait dans les formes. Et c’est injuste parce qu’on préfère que les choix soient profession­nels et non politiques. Aujourd’hui, tout ça est du passé.

 ??  ?? Patrick Poivre d’Arvor, à droite aux côté de Laurent Delahousse : « J’ai vu après mon départ du 20 heures que les gens n’avaient pas aimé la façon dont cela s’était passé ».
Patrick Poivre d’Arvor, à droite aux côté de Laurent Delahousse : « J’ai vu après mon départ du 20 heures que les gens n’avaient pas aimé la façon dont cela s’était passé ».

Newspapers in French

Newspapers from Monaco