L’’olympisme à l’’honneur
Près de 270 élèves de CE1 et CE2 de Roquebrune-Cap-Martin ont investi le stade Decazes à l’occasion de leurs 22e « olympiades ». L’occasion de découvrir disciplines et valeurs olympiques
Sur le bord du terrain, Naël fait grise mine en regardant ses camarades participer à une course de relais. Et pour cause, blessé à l’épaule, il ne peut pas participer aux 22e «olympiades» de Roquebrune-Cap-Martin avec le reste de sa classe de CE2 de l’école de Carnolès. « Moi aussi j’étais blessée l’année dernière », tente une autre élève pour consoler Naël. Pas convaincu, ce dernier gratte le gilet d’immobilisation qui maintient son épaule gauche et fait la moue: « Je voulais surtout faire le lancer de poids, le lancer d’adresse, le saut en longueur… Et puis la course de haie aussi!», grogne le minot.
Huit ateliers à découvrir
À voir la joie des quelque 271 élèves qui ont pris part à cette journée, il valait mieux être en forme pour vivre pleinement les 22e « olympiades » de Roquebrune-Cap-Martin. Organisée chaque année dans l’enceinte du stade Decazes par le Service des sports de la ville et l’Éducation nationale, cette manifestation réunit tous les élèves de CE1 et CE2 de la commune, établissements publics et privés confondus. L’objectif? Découvrir huit activités sportives et ludiques tout en assimilant les valeurs de l’olympisme. Une tâche ardue, autant pour les professeurs que les deux éducateurs du Service des sports. « Au menu aujourd’hui, nous avons : lancer de javelot, lancer de poids, lancer d’adresse, parcours motricité, course de haie, course de vitesse et course de relais», récite Frédéric Luciano, un éducateur sportif de la ville qui encadre l’événement depuis 15 ans. À ses côtés, son collègue Fabien Salicio anticipe la journée qui les attend : « Ca va être du sport ! Les enfants sont contents, il fait beau… On n’aura pas besoin de les forcer. » Et l’éducateur ne s’est pas trompé.
« On n’est pas là pour les évaluer »
À raison de quinze minutes par activité et par classe, les enseignants n’ont pas une seconde à perdre et doivent mener leurs ouailles d’ateliers en ateliers, répondant aux coups de sifflet des éducateurs. « Il ne s’agit pas d’apprendre, ni de maîtriser les disciplines. On est vraiment sur de la découverte. Ils sont encore à un stade où ils doivent assimiler, prendre conscience de leur corps, de leurs mouvements», explique Kaelle Vacon, enseignante à l’école de Carnolès, en menant ses champions en herbe vers l’atelier de lancer de javelot au pas de course. « L’objectif, c’est de passer un bon moment tous ensemble. Que les enfants fassent du sport et qu’ils intègrent les valeurs qui vont avec : le dépassement, l’entraide, l’encouragement, le fairplay… », assure-t-elle en gardant un oeil vigilant sur deux petits malins qui tentent de s’extraire du groupe.
Si l’ambition pédagogique d’une telle journée se lit en filigrane, la notation professorale reste aux vestiaires. À ce titre, les enseignants ont carte blanche. «Tout ce qu’on fait aujourd’hui, on va le réinvestir autour des verbes d’action. Sauter, courir, lancer… Exécuter ces verbes les aide à mieux se les représenter. On n’est pas là pour les évaluer », insiste Laetitia Pelletier, enseignante à l’institution Saint-Joseph. Après plusieurs heures de sport et de plaisir, tout le monde rentre au bercail. « Après une journée comme ça, les maîtresses n’ont plus de voix », sourit Kaelle. Car pour elles aussi, les « olympiades », c’est du sport !