Stéphane Valeri lance ses idées de campagne
Lors d’une conférence de presse hier, le candidat à la présidence du Conseil national a présenté quelques-uns de ses soutiens, ainsi que les thèmes de ses pôles d’écoute et de proposition
Il annonce un grand succès : près de 600 adhérents et 35 000 vues sur le site en trois semaines. Stéphane Valeri est enthousiaste : «C’est la marque d’un grand intérêt. » L’ancien président du Conseil national, qui brigue de nouveau le poste, redit qu’il a « une cinquantaine de référents représentatifs de la population», de tous âges, hommes et femmes. Ils sont treize présents autour de lui. Chacun se présente, et annonce les raisons de son soutien. Qui pour « l’homme fort » ,qui pour «le vrai leader». Il est question de « dépasser les clivages » , de « soutien de personnalités politiques de tous horizons », de personnes «engagées pour leur pays». Pour un peu, on croirait entendre parler de nouveau monde et de nouvelle politique.
Des idées d’abord, un programme après
Stéphane Valeri se veut clair : «Les référents ne seront pas forcément candidats. Mais certains candidats feront partie des référents actuels.» Ainsi, Charles-Henry Rey a annoncé la couleur : « Je ne serai pas candidat pour des raisons personnelles. » À Jean-Louis Grinda, qui lui reprochait de ne pas avoir de programme et de manquer de peps (voir notre édition d’hier), en référence aux fameux pôles d’écoute et de proposition de Valeri, il répond : « Je ne manque pas de peps, j’en ai même douze ! » Et ce sont précisément ces PEPs qui devraient accoucher du programme de Primo !. «Notre programme sera élaboré
pour les Monégasques, avec les Monégasques. Et pas entre nous dans un bureau, ou dans un avion qui reviendrait de Hong Kong. Si cela devait être le cas, ça aurait plutôt été dans un bus de la place d’Armes, que dans un avion», poursuit Stéphane Valeri, répondant toujours à son adversaire. Ces pôles d’écoute et de propositions prendront la forme de réunions publiques auxquelles la population est vivement conviée. Le coup d’envoi est prévu le 23 octobre à 18 h au Méridien Beach Plaza. Les douze réunions s’enchaîneront jusqu’au 16 novembre.
Priorité logement
Et Primo! commencera par aborder un sujet crucial : le logement. Le candidat Valeri articule ses idées – pas encore programme, il insiste –, autour de trois idées fortes. « Nous avons besoin de 100 nouveaux logements domaniaux chaque année. Il faut un plan d’urgence. Ce doit être le premier sujet de priorité absolue. » En ligne de mire, l’utilisation des terrains du Grand Ida et de l’Annonciade 2, afin de résorber le déficit actuel. Pour autant, il se défend de vouloir concurrencer le secteur privé. En plus de ces nouveaux logements, il a la ferme intention de sauvegarder les logements du secteur protégé, qui concernent les
Monégasques et les enfants du pays. « Quand un promoteur achète un immeuble de trois ou quatre étages avec des logements du secteur protégé, et qu’il le détruit pour reconstruire un immeuble de huit ou dix étages, il n’en fait que des appartements à loyer libre, très élevés. Ils ne peuvent être loués qu’à des riches étrangers. » S’il affirme ne rien avoir contre ces étrangers «qui participent au modèle social», Stéphane Valeri entend défendre ce secteur avant qu’il ne disparaisse. Il propose donc d’imposer le maintien de ces logements du secteur protégé dans les nouveaux immeubles, à surface équivalente. Quitte à éventuellement accorder des dérogations pour dépasser de quelques étages. Enfin, troisième idée : une meilleure répartition des logements domaniaux. Il s’agit là de permettre aux personnes dont les enfants sont partis, d’accéder à des appartements plus petits, plus en rapport avec leurs besoins, mais de meilleure qualité. L’idée étant de libérer les grands logements pour les jeunes familles.
Qualité de vie
Autre PEP : la qualité de vie. Franck Julien, trésorier de Primo !, prend la parole pour dénoncer un été « très pénible» en raison des bouchons et des bruits des travaux. Il dénonce une « qualité de vie sacrifiée au profit de la promotion immobilière». Et qu’on ne vienne pas dire à Stéphane Valeri que ses ambitions pour les nouveaux logements pourraient causer bruit et poussière supplémentaire : « On ne parle que de 100 logements par an, c’est un ou deux chantiers ! » Et pour dissoudre les bouchons, Franck Julien réclame «un plan de mobilité ambitieux» .Àlaclé:parking relais hors Principauté, avec navettes en bus, et possible interdiction de circuler aux véhicules non immatriculés à Monaco ou dans le 06. Le chef de file de Primo ! insiste : ce ne sont que des idées. Le programme n’apparaîtra qu’à l’issue des PEPs, et sera le reflet de ce que souhaitent les Monégasques. Il l’assure.