la princesse Caroline

«La capoeira favorise l’estime de soi et le respect de l’autre»

L’Amade soutient également un programme qui vise à réinsérer des enfants soldats par la capoeira. Comment fonctionne ce programme ? Quels sont les premiers résultats ?

Le programme « Capoeira pour la Paix », initié en partenariat entre l’ambassade du Brésil en RDC et l’Unicef, a pour objectif de favoriser le processus de démobilisation et de réinsertion des jeunes issus des groupes armés. La capoeira est à la fois un combat martial, une danse, où il n’y a ni gagnant, ni perdant, où l’on respecte son adversaire, où les garçons dansent avec les filles. La cérémonie du baptême, ou « Batizado », est en cela très symbolique. Le jeune capoériste vêtu de blanc choisit un nouveau nom, quitte son groupe armé pour rejoindre la rueda, la communauté de capoéristes. Avec le recul, nous notons que la capoeira facilite le travail psychosocial réalisé par les équipes de l’Unicef au sein des centres de transit et de démobilisation. La capoeira participe à ce processus en favorisant la confiance et l’estime de soi, le respect de l’autre. C’est avec satisfaction que nous voyons cette initiative se développer de manière spontanée dans cette région tourmentée. En Centrafrique ou au Soudan, de jeunes musulmans et chrétiens qui s’affrontaient il y a peu, pratiquent à présent la capoeira et recréent du lien social.

Un accord de coopération a été signé avec l’hôpital Heal Africa. Quels sont les contours de cette collaboration ?

L’Amade Mondiale souhaite également s’engager en faveur de la prise en charge des femmes et jeunes filles victimes de violences sexuelles, violences qui sont utilisées comme arme de guerre dans cette région du monde par les diverses milices, en vue de casser psychologiquement les populations et s’accaparer leurs terres pour leurs ressources naturelles. L’Hôpital Heal Africa dispose de chirurgiens formés pour ce type de prise en charge et est un acteur incontournable dans ce domaine au Nord-Kivu. L’Amade Mondiale s’est engagée à mobiliser ses donateurs et partenaires pour doter cet hôpital d’un pavillon dédié spécifiquement à la prise en charge des soins des mamans et de leurs enfants. Ce projet représente un investissement de l’ordre de   dollars US. Nous étudions également la possibilité de nous associer à la Fondation Panzi du docteur Mukwege, le « médecin qui répare les femmes », à partir de .

À Gbadolite, l’Amade Mondiale a permis la construction d’une usine de protections intimes pour les femmes, réalisées à partir de papyrus. La princesse, qui a oeuvré pour bâtir cet équipement en RDC, a ensuite procédé à la première distribution de ces...